Plus de 10 000 visiteurs enregistrés à Tizi-Ouzou

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Plus de dix mille visiteurs ont été enregistrés au troisième jour des journées nationales de sensibilisation sous le thème «Consommons algérien», initiées par le ministère du Commerce et qui se tiennent depuis lundi dernier au niveau du jardin public colonel Mohand Oulhadj et de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, nous apprend M. Doghmane Okacha, directeur local du commerce.

Mme Malika Kitous, responsable de la promotion de la qualité et des relations avec le mouvement associatif, sur le pied de guerre depuis le coup d’envoi de cette manifestation, nous déclarera : «Je suis sur le terrain depuis le lancement de cet événement et je peux d’ores et déjà vous dire que c’est une réussite, c’est littéralement la ruée sur les stands. Comme vous l’avez constaté les citoyens sont très intéressés par ces produits de bonne qualité qui pour certaines marques ne sont plus à présenter. C’est aussi une occasion de leur faire découvrir de nouveaux produits qu’ils n’ont pas l’habitude d’acheter». Pour ce qui est de l’initiative en elle-même, elle nous dira : «C’est une très bonne initiative, c’est une petite foire qui ouvrira la porte devant les grands salons pour promouvoir et protéger notre économie et aller vers l’exportation ». En famille, entre amis, ils ont été très nombreux à visiter les différents stands d’expositions au niveau du jardin public colonel Mohand Oulhadj, attirés par la diversité des produits locaux proposés, entre autres, agroalimentaires, vêtements, électroménagers, artisanaux, etc. Tout se déroule dans une ambiance bon-enfant, dans un cadre champêtre orné de fleurs qui embaume le printemps. Tous les visiteurs rencontrés sur place ont salué cette initiative qui célèbre le savoir-faire de nos producteurs locaux qui ont enfin droit à la reconnaissance qu’ils méritent. «Il était temps de se tourner vers les produits algériens qui sont de bonne qualité. On ne le dit pas assez à mon humble avis, car comme le dit l’adage ’’Ma yanfa3 ghir assah’’…», nous dira Nna Ouiza. Fatima, femme au foyer, nous confiera quant à elle : «Moi personnellement je pense que les marques algériennes n’ont rien à envier aux européennes. J’achète algérien dans pratiquement tout ce que je consomme. De la lessive à l’électroménager, en passant par les produits laitiers et les légumes et fruits, il n’y a pas mieux que les produits de chez nous». Une autre citoyenne nous déclarera : «Nous ne consommons qu’algérien. Chez nous au moins, la tomate a le goût de la tomate et le poivron le goût du poivron. Dans des pays occidentaux, je vous le dis en connaissance de cause parce que j’ai pas mal voyagé en Europe, les légumes n’ont vraiment pas de goût. Alors là leur huile d’olive, elle n’est pas comme la nôtre, ils lui enlèvent toute son acidité par je ne sais quel procédé chimique pour l’adapter à leurs palais. Il est vrai qu’ils ont un savoir-faire, je le concède, mais toutes leurs manipulations génétiques, moi ça me fait craindre des maladies comme les cancers ou que sais-je !». Tahar, que nous avons rencontré au stand d’un fabriquant d’électroménager, nous dira qu’il a toujours fait confiance à une marque nationale de la région, connue que ce soit pour les réfrigérateurs, les cuisinières ou les téléviseurs : «J’ai toujours fait confiance à l’ENIEM, c’est du solide pas comme tous ces produits d’importation qui trichent sur la qualité des matières utilisées pour fabriquer à grande échelle. ’’Mlfouk Allah Allah Ou M’Eldakhal 3ilm Allah», nous dira-t-il. Nous avons accosté un couple venu découvrir le savoir-faire de nos artisans locaux, au stand d’une productrice de miel, qui propose des produits à base de miel tels les savonnettes, les crèmes, mais aussi du miel de différentes essences : «J’achète nos produits locaux parce que je sais qu’ils sont d’une bonne qualité certifiée bio, comme cette crème à base de miel. J’en ai déjà acheté elle est très efficace surtout pour les peaux sensible comme la mienne», nous dira Karima. Les visiteurs ont pu découvrir de nouveaux produits de grande qualité et sont pour certains revenus pour en acheter, comme Assia, croisée au stand d’un  producteur de détergents : «J’ai acheté cette marque de lessive (Génial) que j’ai essayée hier et je suis revenue pour en acheter car je trouve qu’elle est d’une grande qualité et puis elle sent super bon, vous ne trouvez pas ?!».

Les participants en parlent

Une apicultrice, de l’Ets apicole Ait Hamouda Tarik,  a soulevé le problème du manque de main d’œuvre : «Nous avons 300 ruches, mais malheureusement nous trouvons des difficultés à trouver de la main d’œuvre pour travailler sur le terrain. A cela s’ajoute un problème de manque de confiance entre les producteurs et les consommateurs en raison du nombre d’arnaqueurs qui fraudent sur la qualité du miel. Cela porte préjudice à la profession et nous en subissons les conséquences», dira-t-elle. D’autres exposants nous ont fait part de leurs préoccupations liées entre autres au prix de la publicité qu’ils éstiment être «inabordable» pour les petites et moyennes entreprises : «L’Etat doit réagir pour rendre accessibles les médias dits lourds, pour la promotion des petites et moyennes entreprises. Nous proposons des produits aux normes internationales, mais les grandes marques ont le monopole de la publicité car ils payent le prix fort », dira l’une des exposantes. «Le prix de la publicité doit être revu à la baisse, pour promouvoir le produit local. Les petites et moyennes entreprises n’ont pas les sommes faramineuses que demandent les médias dits lourds. Un effort doit impérativement être fait dans ce sens pour nous aider», ajoutera une autre exposante. «L’accès aux grandes surfaces n’est pas facile non plus. Ils exigent la location des rayonnages maintenant… c’est une aberration !», ajoutera-t-elle, indignée. Par ailleurs, certaines entreprises n’ont pas voulu faire la vente de leurs produits, mais juste informer le public sur les articles qu’ils proposent : «Nous sommes grossistes en papeterie. Nous faisons des articles scolaires, bureautiques et des consommables informatiques. Nous ne sommes pas là pour la vente mais pour faire connaître nos produits à un large public», nous confiera M. Ahmed Madani, représentant de l’entreprise Mp Mizan Pap. En ce qui concerne les difficultés, il dira : «C’est la concurrence avec les produits d’importation qui inondent le marché algérien, surtout en provenance de Chine, qui pose problème aux producteurs locaux ». Le Cogérant de la société Electro-Sell, producteur d’appareils électroménagers, M. Abderahmane Selloum, nous apprendra qu’il importait la matière première de Turquie car « elle est moins chère que la locale», précisera-t-il, avant d’aborder, à son tour, l’accès à la publicité : «C’est un sérieux problème pour les petites et moyennes entreprises. Ils demandent des prix exorbitants que nous ne pouvons nous permettre. Et comme vous l’avez remarqué ils ne proposent pas un large éventail de marques aux consommateurs». Il soulèvera également un autre problème : «La main d’œuvre manque cruellement sur le marché», dira-t-il. Selon lui, il faudrait opter pour la spécialisation, le développement de la sous-traitance et créer des formations spécialisées adaptées à la spécificité de la région. M. Hachemi Amazit, directeur général de l’huilerie industrielle ’’Ouiza’’, n’a quant à lui soulevé aucune difficulté : «Nous ne trouvons pas de difficultés particulières pour écouler notre produit. Cela dit, quant la récolte de l’olive et bonne ça marche bien et c’est plus timide quant la récolte est moins bonne…». Par ailleurs, le programme de ces journées de sensibilisation à la consommation de nos produits locaux se poursuivra aujourd’hui et demain avec des communications. L’une, sous le thème « Le développement de l’industrie manufacturée : enjeux et menaces», sera présentée par M. Brahim Guendouzi, docteur en sciences économiques. Une deuxième conférence sera animée par M Rabah Chouane, consultant et expert de la qualité. Soulignons également qu’une journée portes-ouvertes sera organisée au niveau de l’inspection territoriale du commerce de Draâ El-Mizan. Les tirages de tombola au niveau des supermarchés ainsi que le concours du prix du meilleur produit local se poursuivront jusqu’au 03 mai, date de la délibération et de la clôture de ces journées de sensibilisation.

Taous.C

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