Le capnode ravage le cerisier à Aïn El Hammam

Partager

Ce n’est qu’au moment de la floraison que les paysans se sont rendu compte que le nombre de leurs cerisiers a encore diminué cette année, rongés par le capnode, ce grand ravageur de l’arboriculture à pépins. 

Les dégâts sont visibles dans la plupart des cerisaies où les arbres perdent leurs branches une à une, avant de dépérir. Les arbres morts, que l’on compte maintenant pas dizaines, demeurent debout mais sans vie. Le capnode a encore frappé. Les vergers, autrefois très denses, de la région se rétrécissent comme une peau de chagrin, laissant place au chêne vert et aux ronces, au grand dam de leurs propriétaires pour qui, à une certaine époque, ils représentaient une source de profit très importante. Ce qui, indéniablement, ne manquera pas de se répercuter, à long terme, sur la production de ce fruit, appelé aussi, « le fruit des anges ». Les prix du kilogramme, comme on l’a constaté ces derniers temps, augmentent de plus en plus, au point où la cerise est devenue inaccessible aux petites bourses. La lutte contre le capnode, qui gagne du terrain d’année en année, devient inégale pour les arboriculteurs qui ne cessent d’expérimenter les traitements. Le début du mois de mai serait, d’après les connaisseurs, la période propice au premier traitement chimique. Une seconde opération aura lieu également au début du mois de juillet, un autre moment de l’éclosion des œufs. « On essaie de sauver quelques arbres pour notre consommation en utilisant des pesticides, vendus à prix fort dans le commerce mais sans garantie de résultat », nous confie un vieux fellah dont les cerisaies sont réduites à quelques sujets. L’épandage du fumier équin, un remède naturel, semble donner des résultats tout autant que les arrosages fréquents en période de chaleur vu que le capnode craint l’humidité. Mais il est difficile, voire impossible, de prétendre sauver le cerisier avec des actions isolées des paysans sans moyens. Beaucoup d’agriculteurs ignorent même la cause de la mort de leurs arbres. Seul un traitement systématique de la région avec l’aide des services concernés de l’Etat pourrait venir à bout de ce parasite installé en Kabylie « depuis les années quatre-vingts », nous disent les anciens qui ne se sont rendus compte du danger du capnode qu’une fois que leurs champs étaient dévastés. Si rien n’est fait pour l’éradiquer ou tout au moins limiter son champ de nuisance, il finira par venir à bout de toutes les cerisaies qui résistent encore.                                            

    A.O.T. 

Partager