Le chef-lieu communal d’Ouled Aïssa, situé à une quarantaine de kilomètres de Boumerdès, a été dans la soirée d’avant-hier, le théâtre d’un attentat terroriste qui a coûté la vie à un jeune homme nommé Rahli Nabil, âgé de 33 ans environ. L’acte ignoble s’est produit vers 21h, à quelques mètres de la mosquée du village. Ce jeune homme a été pris pour cible par trois individus affiliés, selon les villageois, à la nébuleuse terroriste locale. Selon nos sources, la victime, ayant immobilisé son tracteur au bord de la chaussée, se dirigeait vers un café à l’invitation de ses deux frères qui s’y trouvaient, lorsqu’il fut surpris par des tirs d’armes automatiques des assaillants ne lui laissant aucune chance de survie. Leur forfait accompli, les trois tueurs ont pris la fuite en s’engouffrant dans l’un des sentiers menant aux maquis avoisinants. Le villageois ciblé a succombé à ses blessures lors de son évacuation vers l’hôpital de Dellys. «Cultivateur de son état, il laisse une petite famille éplorée composée de son épouse et de sa fille en très bas âge», a-t-on ajouté. Les habitants du village, qui attendaient la dépouille de la victime, étaient profondément affligés, hier, suite à ce drame, qui rappelle malheureusement la série d’attentats individuels du début de la décennie de l’an 2000, ayant de surcroît succédé à celle précédente encore plus redoutable. Les assassins du jeune père de famille ne sont pas encore identifiés. Mais il s’agirait, selon certaines informations, de nouvelles recrues de l’une des sériâtes locales de l’ancienne phalange d’El Ansar. Commandée par un certain Bekkal Farid, ladite sériâte, composée au bas mot d’une douzaine d’éléments, profite encore de la moindre occasion pour planifier ses coups brutaux, ciblant les membres des différents services de sécurité et les propriétaires terriens refusant de s’acquitter de la djizia (impôt religieux). L’acte terroriste d’hier pourrait être aussi, comme à l’accoutumée, une œuvre de diversion de relais du terrorisme, non identifiés, au moment où les forces combinées de sécurité poursuivent leur traque de ses résidus de l’islamisme armé tant à l’Est de Boumerdès que dans d’autres coins sensibles de la Kabylie. Une œuvre salutaire qu’elles accomplissent parallèlement aux consignes qu’elles ne cessent de réitérer à leurs agents de liaison et aux villageois de redoubler de vigilance. Une population avertie en vaut deux.
Salim Haddou