Un parent tire la sonnette d’alarme

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Alors que les différentes organisations mondiales ne cessent de lancer des campagnes de sensibilisation à la protection de l’enfant, voilà que dans certains établissements scolaires algériens, le châtiment corporel et l’humiliation de cette frange fragile de la société est toujours d’actualité. Khelifa T., père du jeune Oussama, âgé de sept ans, s’est déplacé à notre bureau, muni de copies de correspondances et de certificats médicaux, pour lancer un SOS afin que plus jamais les élèves des écoles primaires ne subissent ce qu’a enduré son enfant à l’école dite « Ahmed Azzoug filles» de la ville de Béjaïa. 

Il relatera les faits tout en présentant les documents en sa possession. Alors que la maman avait récupéré Oussama de l’école, où il est élève en deuxième année, le mercredi 15 octobre 2014 en fin de d’après-midi, elle remarquera que son fils était devenu la risée des autres enfants du voisinage qui riaient sous cape à son passage. Bien entendu, la maman alertera le père et, à deux, ils mènent une enquête en questionnant, tout d’abord leur enfant, puis les élèves de sa classe et des autres classes. Grande fut leur déception en apprenant que leur « Oussama » a été humilié de la pire des façons par une enseignante de l’école. Selon ce parent, trois semaines avant cette blessante découverte, leur enfant a été convoqué par une enseignante, qui se trouve n’être pas la sienne, pour lui cacher la face avec un masque d’âne et lui baisser le pantalon devant tous les élèves de la classe de 3e année que celle-ci enseigne. Quelle terrible punition ! Qu’avait fait de grave ce petit ange pour mériter cette sanction ? Il a probablement chahuté en classe et alors ? Pourquoi est-ce cette enseignante qui s’est occupée de l’administration de la punition et non pas la sienne ? Beaucoup de question peuvent rester sans réponses mais l’enfant maltraité risque d’être traumatisé à vie et voir sa maladie s’aggraver. Oussama présente une affection neurologique chronique et son père soupçonne une déviation vers l’autisme qui pourrait être le résultat du comportement de cette enseignante à son égard. Le père dira que l’enquête menée a révélé que cette dame, qui avait ce même Oussama comme élève en préscolaire, l’avait déjà puni d’une manière humiliante. Pour protéger leurs progénitures, les parents ont commencé par consulter un psychologue clinicien qui préconisera un déconditionnement psychologique, à savoir un changement d’école, solution qui devrait intervenir sans tarder sans omettre de recommander un suivi psychologique. Dans son certificat de consultation, le psychologue soulignera que l’intéressé présente une affection neurologique chronique en cours de traitement, stabilisée ne présentant aucune incidence sur le plan scolaire. Bien entendu, dès le lendemain de cette découverte, la directrice de l’école et toute sa hiérarchie ont été alertées par des correspondances en plus d’audiences auprès de cadres de la direction de l’éducation et du ministère de l’enseignement. Outre ces rapports, sur le conseil du psychologue, le père fera le tour des écoles primaires pour y inscrire son fils et l’éloigner de son ancienne école. Il lui a fallu presque deux mois pour parvenir à l’inscrire dans une école éloignée de la maison familiale. « Mais bon, dans l’intérêt de mon enfant, je fais le trajet quatre fois par jour avec lui, entre la maison et l’école », dira ce père abattu et consterné par le laxisme de la tutelle qui n’a donné aucune suite à ses rapports et par l’attitude de l’association des parents d’élèves qui s’est limitée à une tentative de réconciliation comme si le problème était d’ordre personnel entre le père et l’enseignante en question alors qu’il y va, non seulement de l’avenir psychologique de mon fils, mais aussi de celui de beaucoup d’élèves de son âge qui subissent la maltraitance de certains enseignants. En conclusion, ne voyant rien venir, le père d’Oussama a déposé en février dernier, par le biais de son avocate, une plainte auprès du tribunal de Béjaïa à l’encontre des deux enseignantes. Celle qui a humilié son fils et celle qui devait le protéger au moment des faits, la sienne en l’occurrence.

A. Gana

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