Comme chaque année depuis maintenant vingt quatre ans, ses amis, sa famille et des citoyens anonymes se rappellent de lui et cela en plus du rituel dépôt de gerbe de fleurs sur sa tombe. Il s’agit de l’officier de police, chef de brigade de la sûreté nationale, feu Mahfoud Bellabiod. Il a été assassiné par un groupe terroriste le 8 mai 1994 alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui à la cité de l’indépendance aux environs de 23 heures à la faveur de l’obscurité. Cette fois-ci, sa famille, composée de ses quatre enfants et de sa femme, ont tenu à lui rendre hommage. « Mon père était intègre. Il ne faisait que son travail. D’ailleurs, il ne prenait aucune précaution d’autant qu’il savait qu’il était estimé dans son milieu. Mais, les ennemis de la vie lui ont arraché sa vie nous laissant dans le désarroi le plus total. En tout cas, nous sommes fiers de lui car il a servi sa patrie », nous dira l’un des ses enfants qui garde toujours les séquelles de cette nuit horrible. « Il était quelqu’un de discipliné de sage, de généreux. Il commençait à mettre de l’ordre dans la ville alors que déjà les premiers actes terroristes y avaient déjà commencé. C’était l’une des premières victimes dans notre région », nous confia un de ses amis qui regrette que cet officier soit parti à la fleur de l’âge alors qu’il pouvait encore beaucoup donner. Le défunt est né le 16 juin 1955 à Draâ El-Mizan. Après avoir enseigné à Tachtiouine (Aït Yahia Moussa) entre 1975 et 1977, il rejoindra les rangs de la sûreté nationale en septembre 1977 dans le cadre du service national en qualité d’inspecteur de police. A sa démobilisation du service national, il suivra une formation à l’école supérieure de Château Neuf (Alger) pour le même grade, puis il sera muté à la sûreté de la wilaya d’Alger jusqu’en 1981 avant de rejoindre la sûreté de wilaya de Bouira. Dans le cadre de la période statutaire, il sera muté encore une fois à la wilaya de Djelfa. Après trois ans passés à la sûreté de Touggourt, en 1991, il obtiendra une affectation à destination de la sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou. Promu au grade d’officier de police après avoir réussi avec succès le concours interne, il sera affecté à la sûreté de daïra de Draâ El-Mizan, au poste de chef de brigade jusqu’à la nuit fatidique du 8 mai 1994. Aujourd’hui, ses enfants attendent, de l’Etat, au moins la baptisation d’un édifice public en son nom en guise de reconnaissance pour son devoir accompli. « C’était prévu que l’annexe primaire du CEM Harchaoui prend son nom. Mais comme les baptisations sont encore bloquées, nous attendons toujours ce geste », terminera par nous dire l’un des ces enfants.
A. Mohamed

