El-Esnam s’inquiète

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Les jeunes chômeurs de la commune d'El Esnam, à 15 Kms à l'Est de Bouira, et le comité citoyen de la localité dénoncent le taux galopant du chômage et accusent les responsables concernés d’immobilisme et de ne pas ouvrir les portes à des investisseurs.

En effet, dans une déclaration rendue publique, dont une copie nous a été remise, le comité citoyen dénonce énergiquement les promesses non tenues des différents responsables qui se sont succédés aux rênes de leur commune, en disant : «l’ensemble des responsables qui se sont succédés à la tête de la commune ont tous promis la création de postes d’emploi lors des campagnes électorales. Aujourd’hui, les jeunes attendent toujours la concrétisation de ces promesses, en vain». À travers ce document, ces rédacteurs s’interrogent sur la réticence qui caractérise les investisseurs, lesquels tardent encore à se manifester au niveau de la zone d’activités de cette localité. Sur ce, ce sont, selon le document en notre possession, les blocages bureaucratiques qui freinent la multiplication d’activités dans cette zone. Et pour appuyer leurs propos, les rédacteurs de cette déclaration citent le cas d’un investisseur qui a émis le vœu de lancer un projet d’un important laboratoire d’analyses médicales et d’imagerie, mais lequel bute sur une multitude de difficultés pour se réaliser. Bien évidemment, le projet en question ne peut en aucun cas s’établir dans la zone d’activités eu égard aux normes inhérentes à ce genre d’activités. Donc, son implantation ne peut se faire en dehors de la zone urbaine, à savoir le centre-ville, mais à en croire les propos des rédacteurs de la déclaration, «après avoir reçu l’accord de tous les services concernés, y compris l’APC, pour la réalisation d’une structure qui créera une vingtaine de postes d’emploi, les autorités communales se sont rétractées pour soi-disant implanter un espace vert en cet endroit». C’est un comportement que condamne fermement le comité citoyen par le biais de son porte-parole, Mahmoud Bouchelkia en l’occurrence, qui affirme qu’« En ces temps qui courent, les jeunes cherchent en premier lieu des postes de travail et non un espace vert !», clame-t-il. Ne s’arrêtant pas là le document en notre possession cible encore le cas des rives du barrage de Tilesdit où on peut lire « les rives du barrage de Tilesdit sont inexploitées alors qu’il est possible d’en faire un lieu touristique pour les familles». Toutes ces anomalies citées dans le document renvoient ces animateurs à porter un jugement comparatif par rapport à la situation qui prévaut dans la commune voisine, à savoir Oued El Berdi. Là on y lit également : «la zone industrielle de Sidi Khaled de plus de 450 hectares recrute des milliers de jeunes de cette localité sans qu’El Esnam ne bénéficie d’un quota, puisque la priorité est accordée aux jeunes d’Ouled El Berdi». Un fait que regrettent amèrement les jeunes d’El Esnam qui ne savent plus à quel saint se vouer devant cette situation, d’autant plus que leur commune dispose aussi de deux pôles d’activités économiques, à savoir le centre national de loisirs et des sports de Tikjda ainsi que l’ORAC. Deux structures qui, toujours selon le document, «ne recrutent que très rarement dans notre région». Et après avoir dressé tout un tableau noir sur le volet emploi sur lequel s’appuie la déclaration où on peut lire « cette déclaration concerne uniquement le volet chômage et non pas les autres problèmes de la commune, nombreux pourtant», les rédacteurs de ce document interpellent en premier lieu l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) pour délivrer plus de bulletins de recrutement aux jeunes chômeurs de cette localité ne serait-ce que dans les rares organismes implantés à El-Esnam, à l’image de Naftal. Comme il est aussi cité le cas des dossiers de demandeurs d’emploi dans la nouvelle école internationale de la Protection civile qui ouvrira prochainement ses portes dans cette localité. Sur ce point justement, le comité citoyen veut anticiper les choses à l’effet d’éviter de revivre le même phénomène de recrutement à la station Naftal où à l’époque de son installation, l’on a promis trois cent postes d’emploi aux jeunes de la localité mais en fin de compte, «aucune concrétisation sur le terrain». C’est enfin un ultimatum qui sera accordé aux responsables concernés afin de rendre public le nombre exact de recrues dans les différents organismes pour lever toutes les équivoques. De même, les forces vives de la commune sont aussi interpellées à travers cette déclaration pour qu’elles se manifestent dès à présent, particulièrement celles portant un intérêt de se présenter aux prochaines élections communales, pour mettre la main dans la pâte pour trouver ensemble les solutions idoines pour une meilleure canalisation de cette énergie juvénile. Par ailleurs, un meeting populaire est annoncé dans cette déclaration dont la date n’a pas encore été arrêtée.

S. M.

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