«Halte à la destruction du patrimoine historique»

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Les associations des enfants de chouhadas ainsi que l’organisation des moudjahidines locale ne sont pas restées indifférentes en ce huit mai, qui coïncide avec la célébration du 70ème anniversaire des massacres de Sétif, Kherrata et Guelma pour ne citer que ces villes, car ce jour-là des centaines d’autres Algériens étaient tués dans d’autres régions du pays. Ainsi, M. Tahar Chaouchi, représentant de la Fédération des Ayants Droits de Chouhadas de M’Kira, M. Rabah Hocini, président de celle de Tizi-Gheniff, et M. Ali Hanafi, président de l’ONM locale, ont interpellé encore une fois les autorités locales allant des P/APC ( M’Kira et Tizi-Gheniff) en passant par le chef de daïra jusqu’au wali ainsi que les hautes autorités, à savoir le ministre des Moudjahidines et celui de l’Intérieur au sujet de la destruction et de la dégradation du patrimoine historique et culturel de la daïra de Tizi-Gheniff. À cet effet, après avoir fait un constat accablant à ce propos devant les moudjahidines et les ayant droits de la région, ils nous ont remis une déclaration destinée à toutes les autorités précitées. « En application de la loi du 05 avril 1999 relative au statut du moudjahid et du chahid, depuis 2007, nous n’avons jamais cessé de signaler et dénoncer la dégradation du patrimoine historique et culturel de la daïra à travers des correspondances adressées aux institutions concernées, mais en vain », lit-on en premier lieu dans la déclaration. Et de poursuivre : « Nous avons appris que deux expéditions pour enquêtes ont été diligentées sans nous associer ni nous informer par les responsables locaux (P/APC et chef de daïra) des suites réservées aux préoccupations graves que nous leur avons soumises ». Dans la même déclaration, les signataires dénoncent énergiquement la destruction du centre de détention et de torture de M’Kira, appelé la prison de la mort, dont la valeur historique est inestimable. Par ailleurs, ils n’oublient pas de signaler aussi la disparition de la statue du soldat inconnu du centre ville. Les campements, les postes avancés, les SAS, les cimetières chrétiens n’ont pas été oubliés dans cet appel. Les rédacteurs des différentes correspondances dont nous détenons des copies soulignent que la destruction de ces sites chargés d’émotions, évocateurs de sacrifices douloureux, n’est en réalité qu’une conspiration visant le présent et l’avenir de tout un peuple et entrave l’édification d’un Etat de droit auquel ont aspiré les Hommes qui rappellent ces lieux. En conclusion, les signataires de ladite déclaration disent qu’ils ne veulent absolument pas monopoliser ces patrimoines appartenant à la mémoire collective de la nation, mais ils ne demandent que les préserver au profit des générations futures. Pour M. Ali Hanafi, il est temps de les réhabiliter en implantant dans ces endroits au moins des plaques commémoratives lorsque leur restauration ou leur rénovation ne sont pas possibles. « Nous restons optimistes et convaincus que les solutions envisagées et proposées sont réalisables et sont efficaces à même de sauvegarder cet héritage historique inestimable », nous a dit en dernier lieu M. Tahar Chaouchi.

Amar Ouramdane

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