La commune de Guerrouma, à une cinquantaine de kilomètres à l’Ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, semble avoir été oubliée par les autorités publiques, et ce, à tous les niveaux.
Et pour cause, cette municipalité n’enregistre aucun signe de développement urbain. La population de cette municipalité se dit livrée à elle-même et délaissées par ses élus locaux. Il est vrai que Guerrouma est l’une des communes de wilaya les moins loties en matière d’aménagement urbain et d’infrastructures publiques. « On est marginalisés par les autorités», dira Ahmed, agriculteur de son état. Avant d’ajouter avec un air blasé : « Quand je vois d’autres communes de Bouira et que je les compare à la nôtre, je me dis qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ! Voyez par vous-même, la population vit dans le dénuement et la précarité la plus totale ! », s’est-il exclamé. Dans la plupart des localités visitées, ce sont toujours les mêmes contraintes et carences qui sont exprimées par les citoyens. Pas de raccordement au réseau d’AEP, le réseau de l’électricité est défaillant avec des coupures récurrentes, le gaz naturel dont le projet a été inscrit dans le cadre du programme complémentaire de 2013 n’a pas été concrétisé. D’ailleurs, à propos de l’électricité un habitant soulignera que les services de la Sonelgaz ont été alertés, à maintes reprises, des dysfonctionnements à répétition: « On a adressé une requête au SDC leur expliquant la situation, toutefois, aucune réponse ne nous a été délivrée à ce jour ! », regrettera notre interlocuteur. Par ailleurs, les routes qui mènent vers cette commune sont dans un état de délabrement plus qu’avancé nids-de-poule, crevasses et autres pistes impraticables font partie du décor, notamment sur le CW93, qui relie la commune de Guerrouma à Lakhdaria, sur une distance de 18Kms. A signaler que cette route a fait l’objet d’une importante rénovation, il y a de cela une année… S’agissant des infrastructures de base, elles sont très en deçà des attentes de la population, cette dernière est estimée à près de 25 000 âmes. Selon un élu local, la principale cause de ce manque en infrastructures est liée au problème du foncier et l’inexistence d’assiettes, le territoire de la municipalité est majoritairement constitué de terrains privés, ce qui empêche les responsables de projeter la réalisation des différents projets à même d’améliorer, ne serait-ce que le cadre de vie de la population. « Je comprends aisément les inquiétudes de mes concitoyens, ils ont tous le droit de vivre dignement et dans les meilleurs conditions. Néanmoins, on trouve les pires difficultés à trouver des terrains, sur lesquels on peut édifier les différentes structures nécessaires au bon développement de notre commune », nous a-t-il signalé avant de préciser : « Notre commune survit grâce aux subventions directes de l’Etat, dans le cadre des différents programmes de développement (PCD, PSD) ainsi que son budget de fonctionnement ». De leur côté les habitants semblent résignés quant à la situation catastrophique de leur commune. Ainsi, Mourad, jeune chômeur, lancera d’un ton exaspéré : « Notre commune est déshéritée et sa population est livrée à elle-même ».
Ramdane B.