Le ministère de l'Éducation nationale a recouru à un démenti, via l'agence de presse officielle, APS, pour apporter des éclairages sur le contenu des épreuves du baccalauréat.
La rumeur de la rue, relayée par quelques titres de la presse, veut consacrer et faire passer de force la fameuse « ataba », seuil des cours à réviser pour l’examen du baccalauréat. Une partie de la presse entend apparemment contribuer à faire pression sur le ministère de l’Éducation pour maintenir un grave précédent, inauguré en 2007, par lequel des cours entiers sont amputés de l’examen du bac. Tous les moyens pour susciter cette fausse « compassion » en direction des élèves ont été utilisés : des grèves artificiellement organisées, des chahuts de rue ou dans les établissements, un travail de « suggestion » et de formation de l’opinion dans cette direction, …etc.
Il faut saluer l’intransigeance de Mme la ministre, Nouria Benghebrit. Elle est soutenue par tous les parents d’élèves qui cherchent à faire acquérir à leurs élèves un niveau de formation valable, qui puisse les faire insérer dans l’université ou dans tout autre cursus qu’ils auront choisi, elle est également soutenue par les experts en pédagogie, dont certains, exerçant au sein même du ministère de l’Éducation, n’avaient aucune marge de manœuvre sous les anciens détenteurs de ce portefeuille stratégique. Le ministère apporte un « démenti formel » aux informations publiées par un organe de presse, lequel fait référence à des listes de cours de référence dans les différentes filières d’examen du baccalauréat. Ces « information » sont jugées sans fondement et « risquent d’induire en erreur l’opinion publique, de déstabiliser les élèves et d’affecter leur motivation durant cette période sensible de préparation », selon le communiqué du ministère de l’Éducation. Quel intérêt a-t-on à vouloir perpétuer le système de médiocrité et la machine à fabriquer des chômeurs et des analphabètes trilingues ? Probablement, ceux qui, parmi la frange conservatrice de la fausse élite baâthiste, qui avaient tout fait pour déstabiliser la nouvelle ministre pendant l’été 2014, n’ont pas digéré que Nouria Benghebrit ait eu la confiance du Premier ministre lors du dernier remaniement ministériel. Ils comptaient sur son départ du gouvernement pour espérer remettre en cause les menus acquis- des esquisses de réformes prometteuses- que la ministre a engrangé quelques mois après son installation. Il faut dire que, quelle que soit la validité de certaines revendications des syndicats des enseignants et même si Abdelmalek Sellal est intervenu pour mettre fin à la grève illimitée déclenchée en février dernier, la ministre de l’Éducation est sortie grandie de cette épreuve. Nonobstant la persistance de certains réflexes « benbouzidiens »- on a placardé le nom de l’ancien ministre sur certaines banderoles pour l' »appeler au secours »-, l’espoir est permis que les élèves et les parents d’élèves se rendent compte des enjeux majeurs de la formation et de l’éducation dans un contexte de remise en cause de tous les fondements de l’économie algérienne. Des enseignants, eux-mêmes parents d’élèves, il est attendu un effort de dépassement des calculs d’apothicaire, pour s’inscrire dans cette grande œuvre de réhabilitation de l’école algérienne, base de tout processus de développement. Les enseignants et les inspecteurs sont appelés à contribuer au renouvellement des méthodes d’enseignement et d’évaluation pour mettre fin aux bricolages et populisme qui ont fait des ravages dans l’enseignement.
Amar Naït Messaoud