Le lien ombilical qu’entretenaient, autrefois, les agriculteurs avec la terre nourricière est-il en train de céder et de s’effilocher?
Tout porte à croire que c’est le cas, puisqu’à ce que nous avons constaté dans la commune de Chorfa, et plus précisément au chef-lieu, les terres agricoles sont en passe de crouler inexorablement sous des couches épaisses du béton! Nous avons, à maintes fois, tiré la sonnette d’alarme sur ce phénomène de l’avancée du béton au détriment des terrains fertiles, destinées, en principe, à l’agriculture. Mais force est de constater que l’expansion urbaine dans cette municipalité n’obéit à aucune règle, morale soit elle! Seul le gain facile et rapide intéresse les propriétaires des glèbes. A en juger par la location de lopins de terres d’une excellente qualité par ces propriétaires à de tierces personnes pour les besoins d’aménagement de : points de vente de matériaux de construction, d’entrepôts de déchets recyclables, de plateformes de parpaings, d’aires de stationnement d’engins, etc. Cette tendance perverse est observable dans toutes les fermes situées sur les abords de la RN26, qui traverse la localité. Cela fait mal au cœur que de voir des orangers et des citronniers, par exemple, plantés il y a des décennies, péricliter à vue d’œil sans que leurs propriétaires ne prennent soin d’eux, ou au moins songer à replanter d’autres agrumes pour étoffer leurs fermes. Eh oui, cela ne leur rapporterait « rien », selon eux. Et puis, « les orangers et les citronniers ne produisent qu’une saison, et le reste du temps, vais-je devoir rouler les pouces? Non, bien évidemment pas…! », nous dit l’un d’eux en nous livrant ce raisonnement. Subséquemment, les fermiers préfèrent louer ces lopins à d’autres que d’investir dans le secteur agricole qui, malgré tout ce l’on penserait, demeure toujours prometteur à plus d’un titre. Sur un autre registre, nous avons eu le déplaisir de constater dans la foulée cet acte incivique de la part de certains individus, qui ont squatté depuis des années, avec leurs familles, l’exploitation agricole collective (EAC) ex-ferme pilote, située à la lisière de la RN26, à la sortie Est de Chorfa. Cette exploitation plantée de centaines d’oliviers périclite et se dégrade de jour en jour, avec ces « assauts » quotidiens qu’effectuent les indus-occupants des lieux qui y paissant leurs troupeaux d’ovins, lesquels s’agrippent aux branches des oliviers en les dévorant ! Ces personnes venues de la wilaya de M’sila y ont créé un petit bidonville dans l’espoir de postuler aux logements sociaux, et ce, au détriment de cette exploitation agricole !
Y. Samir

