Pénurie d’eau dans les villages

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Alors que la saison des grandes chaleurs avance à grandes enjambées, les habitants de la commune de Chemini ont la hantise de voir l’eau se raréfier encore plus ou ne plus couler du tout des robinets. 

Dans cette localité accoutumée au rationnement de cette denrée vitale depuis des lustres, les villageois sont conditionnés au rythme d’une alimentation en eau potable peu satisfaisante. Nul besoin de décrire toute l’importance de cette source, car elle est autant indispensable à la vie dans ses multiples usages. Elle est nécessaire non seulement comme boisson, mais aussi pour la préparation des aliments, les soins des animaux domestiques, l’irrigation des cultures, l’hygiène corporelle, les soins aux malades, le nettoyage, le lavage et l’élimination des déchets. Il y a lieu de rappeler que le projet de raccordement au barrage hydraulique de Tichi Haf tarde à voir le jour au grand dam de la population locale, qui se sent désenchanter par la pénurie criante de l’eau. Le faible débit des forages existants à Takarietz ne peut satisfaire une ribambelle de bourgades que compte la commune de Chemini. Quant à l’autre source d’alimentation en eau, puisée dans la montagne de l’Akfadou, celle-ci est d’autant plus faible, notamment durant la période estivale. 

« Depuis un mois, l’eau est rationnée à raison d’une heure tous les quatre jours. Un volume loin de satisfaire la demande des ménages, montant crescendo à l’approche de la saison estivale », dira un habitant de Tihouna. Et s’il y a un gagnant dans cette pénurie d’eau, c’est bel et bien les colporteurs d’eau. Ces derniers refont surface ces derniers jours, car il n’est pas rare de les voir sillonner les chemins vicinaux tractant des citernes bien remplies. Le prix est loin d’être à la portée des petites bourses, car le prix d’une citerne de 2 000 litres avoisine les 1 200 dinars. « On nous promet monts et merveilles avant la campagne électorale, mais la désillusion est grande une fois les candidats élus à la tête de la municipalité. L’épineux problème d’eau est récurrent dans notre commune, mais malheureusement, aucun élu n’a pu le résoudre. Pendant ce temps-là nous attendons désespérément la concrétisation du projet de raccordement au barrage de Tichi Haf », dira un quinquagénaire. Le stress hydrique fait des siennes dans la localité de Chemini, dont la corvée des jerricans a de belles années devant elle. Nonobstant, l’appel d’offres national restreint n° 04/2014 OP a été lancé par la direction des ressources en eau de Béjaïa à l’ensemble des entreprises et groupement d’entreprises, et ce, pour la réalisation des ouvrages en aval au système d’AEP du couloir Tichi Haf-Bgayet relatif à la troisième tranche ; trois entreprises sont retenues pour la réalisation du lot n° 04, comprenant entre autres trois communes, à savoir Chemini, Ilmaten et Fenaia. Le budget alloué audit projet est de l’ordre de 987 millions de dinars pour un délai de 40 mois. Toutefois, ledit projet peine à décoller en dépit d’une nécessité absolue de raccorder des milliers de foyers à cette source vitale.

Bachir Djaider

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