Le directeur du secteur agricole que nous avons rencontré avant-hier au siège de la wilaya, et qui nous a accordé un bref entretien sur la prochaine campagne moisson battages, a l’intime conviction que le scénario de l’année dernière, où les prévisions sur la production céréalière n’avaient pas tenu leurs promesses, ne se répétera pas cette année. Le stress hydrique a été certes, sévère, mais il a été de courte durée, et il a surtout été immédiatement suivi d’une période humide qui a permis à la graine de conserver assez de force pour poursuivre normalement le processus de maturation jusqu’au bout, selon ce responsable qui « table » sur une production estimée entre 1 900 000 et 2 millions de quintaux. Celle de l’année dernière, frappée durement par cette calamité naturelle qui a fait que le poids du grain de blé avait perdu plus du double de son poids, tournait autour d’un million de quintaux. Ce qui rend le directeur plus optimiste encore, c’est cette superficie irriguée de 3 000 ha où le rendement prévu à l’hectare est de 50 quintaux. C’est une nouvelle technique de culture qui est en train de s’installer dans la région pour suppléer au déficit pluviométrique et mettre ainsi fin aux aléas climatiques qui grèvent la productivité en une période de l’année cruciale, qui se situe entre avril et mai. Ailleurs, selon les estimations de notre interlocuteur, le rendement à l’hectare attendu cette année variera entre 14 et 15 q/ha dans cette zone agro-pastorale située au Sud de la wilaya et 20 et 28 q/ha plus au Centre, où les terres, très fertiles, sont considérées comme étant à haute valeur agricole. Encore faut-il que cette bienheureuse rosée qui nourrit la graine se poursuive un certain temps et permette au grain d’atteindre son poids spécifique. C’est dans ce souci d’ailleurs qu’une commission chargée d’enquêter dans ce sens commencera son travail sur le terrain dès la semaine prochaine, informait notre responsable. De cette façon, on saura avec plus d’exactitude jusqu’où la récolte a été éprouvée par ce stress. Concernant le soutien de l’Etat aux agriculteurs, soutien, faut-il le souligner, consistant en achats de matériels agricoles, fourniture de céréales et d’intrants à crédit, formation à des fins de professionnalisation, les céréaliers, tentés par cette nouvelle technique, ont pu bénéficier de l’acquisition de 198 kilts d’aspersion. Quant au parc du secteur, le même responsable fait savoir qu’il est de 3 100, dont 1 700 tracteurs et 150 moissonneuses batteuses. Les points de collecte pour la prochaine campagne qui, rappelons-le est imminente, sont au nombre de onze, alors qu’aux deux centres existants (Aïn Bessem et Sour El Ghozlane) où aboutissent ces collectes viendra s’ajouter un troisième à Bordj Khreis, selon le directeur du secteur agricole. Ceux qui ont prêté un peu plus d’attention à la météo, cette année, savent qu’entre le 1er mai et le 4, le mercure a grimpé jusqu’à 40%. Ces derniers temps, le retour à un épisode plus froid a permis de sauver la production d’une catastrophe naturelle assurée.
Aziz Bey