Aïn El Hammam : Les malades évacués par leurs propres moyens

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Couvrant un large territoire allant d’Iferhounene aux Ouacifs, l’hôpital de Aïn El Hammam, l’un des plus anciens d’Algérie, ne semble pas faire l’objet de l’attention que nécessite son importance dans la couverture sanitaire de la wilaya de Tizi-Ouzou. A l’insuffisance du personnel dont il souffre depuis des années, s’ajoute le manque de moyens matériels, devenus banals au sein des structures de santé privées. Cette carence qui dure depuis des années, conduit à des situations où les parents de malades entrent en conflit avec la direction qui refuse d’utiliser ses moyens roulants pour le transfert des patients. Ce qui ne manque pas de révolter les concernés pour qui, « l’hôpital est à la disposition des citoyens qui, pour des soins de qualité doivent y trouver les moyens matériels et humains adéquats ». Le cas d’une vieille dame âgée de quatre vingt trois ans est, à ce titre, édifiant. Admise à l’EPH depuis quatre jours suite à un AVC, elle a dû se déplacer en voiture de tourisme, pour la seconde fois jeudi dernier, pour se rendre chez un radiologue privé de la ville, pour les besoins d’un scanner dont l’hôpital ne dispose pas. Ses proches ne décollèrent pas devant son état « intransférable sans ambulance », nous dit l’un d’eux. Joint par nos soins, le directeur nous fait savoir que la législation lui interdit de transférer les malades par les moyens de l’hôpital vers les cabinets privés. Il affirme en outre que la décision d’évacuation relève des prérogatives du médecin traitant qui préconise des examens complémentaires. Le médecin, quant à lui, indique que son rôle « se limite au volet médical. Pour un complément de diagnostic, j’ai demandé un scanner, sans m’immiscer dans le volet du transport ». Il demeure bien entendu qui si l’hôpital disposait des moyens humains et matériels nécessaires à la prise en charge des malades, ce genre de situation n’aurait pas sa raison d’être. Le scanner demandé avec insistance par la population et promis par des officiels tarde à venir. La région souffrant de l’isolement est en droit d’attendre une meilleure attention de la part des responsables de la santé.

             

A.O.T.

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