Pas moins de 1 726 enfants ont été victimes de violences multiformes depuis le début de l'année en cours.
Ce constat alarmant a été dressé hier matin, par la Commissaire divisionnaire et chef du bureau de protection de l’enfance à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Mme Kheira Messaoudène. Intervenant sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, Mme Messaoudène fera savoir que « pas moins de 1 726 enfants ont été violentés physiquement, tandis que 517 autres ont subi des agressions sexuelles ». L’invité de la rédaction a signalé dans ce sillage, que 195 cas de disparition d’enfants ont été également, enregistrés durant l’année 2014, et que 195 petits ont été victimes de tentative ou d’agressions sexuelles, à ce jour, en 2015. Tout en signalant les quelques 6 000 actes de violence commis à l’encontre de la population juvénile durant l’année 2015, la commissaire divisionnaire de la DGSN a révélé qu’« il reste beaucoup à faire pour endiguer ces phénomènes ». Mme Messaoudène a annoncé la création à travers le pays, d’une cinquantaine de brigades de protection de l’enfance, parmi lesquelles trois ont été mobilisées au niveau de la seule capitale, dans le but de tenter de lutter contre ces formes de déviation. S’agissant, par ailleurs, du déclenchement immédiat de l’ « Alerte kidnapping », au moment où une disparition d’enfant est constatée, Mme Messaoudène a expliqué que c’est au procureur de la République qu’il appartient d’actionner cette procédure, encore quelque peu « défaillante ». Pour ce qui est des agressions sexuelles, la représentante de la DGSN reconnait la difficulté à détecter des cas se produisant en milieu familial, si ce n’est par suite de la fugue d’un enfant ou bien de son hospitalisation. Celle-ci regrette l’absence d’une « culture de la dénonciation » qu’elle impute à la « passivité des citoyens ». Mme Messaoudène préconise d’apprendre à l’enfant à se défendre et comment procéder pour contacter les services de police, à travers le numéro vert nouvellement crée. Évoquant l’utilisation des jeunes enfants dans les pratiques de mendicité l’intervenante rappelle que la DGSN a mené des campagnes pour tenter d’éradiquer cette situation mais que faute de la présence de Centre d’accueil, « on continue de tourner en rond ». La même source a, par ailleurs, fait état de la création d’unités spéciales destinées à surveiller les infractions, parfois très graves » observées sur les réseaux sociaux donnant à voir des scènes de violences contre des enfants. Selon elle, la majeure partie des situations de déviance énoncées, dont elle explique certaines des raisons par la violence vécue durant la décennie noire, le sont des suites de la démission, voire de la désagrégation de la cellule familiale et des valeurs morales de larges franges de la société.
L.O.CH