Depuis samedi dernier, ce sont les expropriés qui ont cette fois-ci bloqué les travaux du barrage de Souk N’Tléta, dans la commune de Tadmaït.
«Nous n’autorisons aucune entrée au site et aucun engin ne bougera tant que nos problèmes ne seront pas définitivement réglés ! ». Tel est le cri de colère des expropriés, sur les lieux. En effet, le site est désert et les moteurs des engins se sont tus, avons-nous constaté sur place. Les accès à la base ont été bloqués par les expropriés qui disent avoir « des arguments aussi nombreux qu’importants ». Ils se justifieront : « Les recours n’ont pas été étudiés ou s’ils le sont demeurent sans réponses valables et convaincantes et les décisions d’indemnisation sont bloquées. Pour ceux de la commune de Tirmitine, c’est le flou total ! ». Un des protestataires nous dira : « Selon l’Ordre de service (ODS) signé le 1er Avril 2014, le projet serait livré dans 20 mois, mais depuis 14 mois l’avancement des travaux n’atteint pas les 10 %. Il est vrai que plusieurs arrêts ont été signalés mais ils étaient de courtes durées ». Un autre exproprié ajoute avec amertume : « Au lieu que l’ANBT accélère les travaux de constructions de logements à Tadmaït, pour un rapide recasement de tous les expropriés, elle cherche à gagner du temps tout en se focalisant sur les listes qui, il faut le souligner, ont été étudiées, contrôlées et arrêtées en réunions officielles et avec PV à l’appui ». Les expropriés montrent donc du doigt l’ANBT qui, disent-ils, « fait dans la division en voulant livrer le tiers des logements sans donner de date et laisser les 2/3 pour plus tard sans aucun repère, ni date à l’horizon… Ce que nous rejetons ! ». Un autre point est soulevé par les expropriés : « Le non-respect des engagements pris par le directeur du projet qui a promis de délivrer les décisions de logements avant le 25 Mai 2015 ». Un autre point encore a fait couler beaucoup d’encre et a été la cause de fréquents arrêts : « L’ex-ministre, M. Hocine Nacib, avait promis lors de sa visite au site, en présence des autorités locales et de la délégation qui l’accompagnait, que l’opération de recrutement de la main-d’œuvre allait favoriser d’abord les jeunes de la localité avant les autres. Et ce qui n’est nullement le cas aujourd’hui ! », nous expliqueront encore les protestataires. Ceux-ci nous diront qu’ils sont déterminés à faire aboutir leurs revendications : « Nous sommes des parents concernés par le problème et non des fauteurs de troubles. Nous maintiendrons la pression sur les autorités ».
Arous Touil