Pendant ce temps, les producteurs continuent leur grève et le lait sera toujours distribué gratuitement !
«La grève des éleveurs bovins et producteurs de lait cru se poursuivra jusqu’à la satisfaction de nos revendications. Et en attendant la réponse définitive du ministre de l’Agriculture, ce produit sera toujours distribué gratuitement au niveau de quatre points : centre-ville (place de la mairie), Nouvelle-ville, Draâ El-Mizan et Fréha (Azazga) », nous avance Rabah Ogmat, président du CRIL, à l’issue de la réunion tenue, hier matin, à l’ITMAS de Boukhalfa, et ce en présence du représentant du PDG de l’ONIL, M. Meslam Messaoud. Le ministère de l’Agriculture est représenté par le DSA de Tizi-Ouzou, M. Rachid Rehamnia, Rachid Chebah de l’UMPA, des transformateurs Ifri lait, Amyoud… etc. La réunion d’hier, relative à la filière lait, a drainé beaucoup de monde. Ils étaient très nombreux, ces fellahs, à se rendre à l’ITMAS de Boukhalfa pour exprimer leur colère quant à leurs revendications qui n’ont pas encore trouvé de solution en dépit de la grève qui aura duré une semaine sans que le lait de vache ne soit collecté. Dans son intervention, le président du CRIL, Rabah Ogmat, retrace la situation de la filière lait en disant : « La situation sociale du fellah ne reflète guère la réalité du terrain. C’est une situation dramatique sur plusieurs plans ». En sa qualité de président du CRIL, il vit les mille et une difficultés de cette filière lait menacée de disparition si des mesures efficaces et urgentes ne seront pas prises à l’issue de cette réunion. Pour eux, cette journée est décisive pour la survie de la filière. M. Chebah Rachid de l’UMPA revient encore sur les motivations de la grève et avance trois points essentiels constituant la plateforme de revendications. D’abord, au niveau des laiteries qui sont des unités de transformation, il rappelle le prix de revient du litre de lait cru produit à la ferme conformément à l’offre du marché d’aliment de bétail et cite le prix de vente qui est égal au prix de revient + le bénéfice. Le deuxième point de la plateforme est la relation entre l’ONIL et le MADR (Office national du lait et le ministère de l’Agriculture). L’orateur développe trois points qui sont à même de régler tous les conflits : Le contrôle et la régulation des prix des fourrages (secs et verts) par l’implication directe des services compétents du commerce et de la Gendarmerie nationale pour mettre fin à la spéculation hors norme qui gangrène l’espace productif. L’autre point est la mise à la disposition des éleveurs ou de leurs organisations des intrants d’aliment de bétail issus de la production nationale soutenue par l’État. Enfin, l’activation du fond de montagne. L’intervenant termine par la nécessité des versements des dus des éleveurs par les partenaires dans un délai ne dépassant pas les 15 jours. De son côté le directeur de l’ONIL, M. Meslam Messaoud, a, dans son intervention, approuvé la démarche des fellahs. « Nous sommes prêts à recevoir les concernés, en attendant l’installation du conseil national », dira-t-il. Et d’ajouter : « Une subvention faite pour la poudre de lait doit être faite aussi pour le lait cru ! ». Ce que les éleveurs réfutent. « La subvention de la poudre de lait ne nous concerne pas. Ce n’est pas notre problème. Ce qui nous intéresse c’est à quel prix allons-nous vendre notre lait ? » s’interrogera-t-il. Tout le monde adhère à la dissolution du CIL. La parole fut donnée à M. Medjkane Mohamed, patron de Tifra lait de Tigzirt. « L’augmentation doit être nationale et nous déclarons la guerre à la poudre de lait importée à coûts de dollars. Nous sommes capables de la fabriquer chez nous », soulignera-t-il. Il est retenu que les rapports seront rédigés et envoyés au ministère et la réponse ne tardera pas à arriver et « probablement une délégation sera reçue par le ministre de l’Agriculture dans les prochaines heures. Pendant ce temps, les producteurs continuent leur grève et le lait sera toujours distribué gratuitement !
Arous Touil