Aït Sahnoun est de retour

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Après une pause qui aura duré pas moins de 25 ans, le chanteur kabyle Aït Sahnoun revient au devant de la scène avec un nouvel album intitulé ‘’Taqvaylit’’ édité par Music-pro-édition de Boghni. Né il y a une cinquantaine d’années à Boghni, le chanteur Aït Sahnoun est marié et père de deux enfants. Il sortit son premier album en 1987 puis se retira de la scène dès 1990 pour ne revenir que cette année. Ce nouvel opus est composé de 7 chansons dont les paroles ont toutes été écrites et ciselées par le poète et chercheur en linguistique kabyle, Said Abdelli, dit Anag Imani. Avec sa voix douce qui épouse parfaitement les textes  et la musique de ses chansons, le chanteur Aït Sahnoun est très apprécié du public. Le succès est au rendez-vous à chaque fois qu’il se produit sur scène, comme ce fut le cas lors de sa participation au Festival  de la chanson  amazighe à Béjaia, lorsqu’il a chanté avec Aït Menguellet en 1988 à la salle Atlas à Alger et lors des soirées musicales qu’il a animées aux universités de Tizi-Ouzou, de Béjaïa, de Bouira et d’Alger. Pour en revenir à ce nouvel album, les thèmes des chansons sont très variés, traitant notamment de la culture et des traditions kabyles. La chanson phare ‘’Takvaylit’’ aborde le sujet du mariage de plus en plus de jeunes hommes kabyles avec des femmes de nationalités étrangères, se détournant ainsi des femmes kabyles qui pourtant sont émancipées et exercent divers métiers. Une autre chanson a pour titre ‘’Azar’’ (Racine). Elle est adressée à ceux qui ont oublié leur culture et leur langue maternelle et se sont éloignés des valeurs ancestrales. Dans le même sillage et le même style, la cinquième chanson de l’album ‘’Taâkazt  N’wuffal’’ (Canne en férule) cible, elle, ceux qui à force d’imiter les autres dans leur comportement et dans leur langage ont fini par perdre leur identité et leur personnalité. Tout comme celui qui s’appuie sur une canne en férule, c’est-à-dire une canne qui n’offre aucune solidité aucune résistance et qui se briserait à la moindre pression. Les paroles des chansons d’Aït Sahnoun ont donc été ciselées, à la manière d’un joailler, par Said Abdelli. Ce poète, âgé de 65 ans, est retraité de l’Office des publications universitaires (OPU). Il a publié  par le biais du HCA un premier recueil de poèmes intitulé ‘’Tidhwirin’’ (les ruchers)  et a actuellement un deuxième ouvrage en chantier. Pacifiste, il milite pour une journée internationale sans armes et sans larmes. Said Abdelli est également chercheur en linguistique kabyle et auteur du concept  « poétothérapie »  que l’Académie française aurait accepté. Le mot se traduirait en kabyle par  Tamedjayt  (la guérisseuse). Il a participé au 1er festival de poésie de Si Mohand ou M’hand à Tizi-Rached, à Ain El Hammam en 1989 et à Larbâa Nath Irathen en 1992.  Il a été choisi comme membre du jury du festival de la chanson amazighe de Béjaïa en 2002. Il a également eu le privilège et l’honneur d’animer un gala du regretté immense artiste Chérif Kheddam en 1992, à la salle Atlas d’Alger, ainsi que les galas de Matoub Lounès  et  Hacène Ahrès, toujours à la même salle, en 1993.      

 B. Mouhoub

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