«Introduire plus de transparence et de concurrence»

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Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a indiqué hier que la maîtrise des importations passe notamment par l'introduction des plafonds à ne pas dépasser pour certains produits importés dont le coût pèse lourdement sur la facture d'importation qui a dépassé les 58 milliards de dollars en 2014.

«Il faut assainir des secteurs, introduire plus de transparence et plus de concurrence dans ces importations et, surtout, permettre à l’Etat d’introduire des plafonds en matière d’importations», a affirmé Amara Benyounès, dans un entretien accordé hier à l’APS. Parmi ces secteurs, il cite les importations de véhicules et de ciment : «Nous ne pouvons plus continuer d’importer autant de voitures ou de ciment et quelques autres produits», avise M. Benyounès qui ajoute à propos des véhicules qu’une étude faite par son département ministériel a relevé certaines anomalies dans l’activité des concessionnaires automobiles. Il évoque, dans ce sens, une non-adéquation entre l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) et le nombre de voitures vendues par des concessionnaires : «Nous allons assainir le marché de véhicules», s’est engagé le ministre. «L’opération d’assainissement du commerce extérieur ne doit pas être considérée comme une guerre déclarée contre les importateurs, mais il y a nécessité d’instaurer plus d’équité et de transparence dans cette activité», ajoute-t-il.  

«Nous allons assainir le marché de véhicules» 

Parmi les critères qui seront exigés dans l’attribution de ces licences, M. Benyounès évoque le professionnalisme dans ce métier. «Il faut éviter de déstructurer complètement le marché des importateurs», explique le ministre qui juge que l’essentiel sera d’introduire plus d’équité et de transparence dans ces opérations d’importations. Questionné sur la déclaration qu’il a faite récemment sur la lutte contre les lobbies de l’importation, il répond que «l’Etat est capable de combattre tous les lobbies quels qu’ils soient», en précisant de «ne jamais douter des capacités de l’Etat à aller jusqu’au bout de cette opération». Et d’ajouter : «Ce n’est pas une guerre qui est déclarée contre les importateurs, puisque la majorité écrasante d’entre eux sont loyaux à l’égard de l’Etat: ils ont des sociétés connues, ils disposent d’un registre de commerce, ils déclarent leurs travailleurs et paient leurs impôts». D’ailleurs, lors de son passage dimanche soir à l’APN, Amara Benyounès a affirmé que les licences d’importation et d’exportation dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2016, étaient le seul moyen à même de maîtriser le commerce extérieur, précisant que la priorité serait accordée aux opérateurs algériens concernant l’octroi de ces licences.

«Mettre fin au monopole desopérateurs étrangers»

Le ministre, qui répondait aux questions des députés à l’APN concernant le projet de loi amendant et complétant l’ordonnance 04-03 portant sur les règles générales appliquées aux opérations d’importation et d’exportation des marchandises, a souligné que la priorité dans l’octroi des licences d’exportation et d’importation serait accordée aux opérateurs algériens pour «mettre fin au monopole des opérateurs étrangers concernant l’importation de certaines produits». Le ministre a fait savoir que son département prévoyait l’organisation des opérations d’importation à travers l’introduction du système de spécialisation, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays. Il a rappelé que le nombre des importateurs en Algérie s’élevait, à fin 2014,  à plus de 42 000 importateurs qui exercent leurs activités sans aucune structuration.

A.C 

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