La station de fourgons de la ville de M’Chedallah, sise en bas de l’hôpital, manque cruellement de commodités, et donne, par conséquent, la vue d’une vaste aire de stationnement de véhicules de transport de voyageurs, lesquels y transitent par centaines journellement ! Nous sommes à quelques jours du solstice d’été et les usagers appréhendent le coup de soleil en ne sachant pas où s’abriter de ces rayons solaires, qui lardent les têtes ! Les deux « abribus » installés depuis des lustres ne sont pas capables d’ombrager, car ils sont exigus et détériorés. Fabriqués en acier, ces abribus, complètement rouillés, commencent à chauffer dès la matinée sous un soleil de plomb, qui les transforme en contreplaqués brûlants. Impossible de les toucher, car ils deviennent tels des fours ! Les bancs brillent aussi par leur absence. Les usagers attendent debout pendant de longues minutes avant de pouvoir voyager. Les personnes âgées, les enfants et les malades endurent cette situation kafkaïenne. Par ailleurs, pour faire ses besoins, une seule et unique toilette publique insalubre et exiguë de surcroît est disponible. Néanmoins, pour disposer de ces toilettes, il faudra payer 20 DA. Ce tarif a augmenté dernièrement, après avoir été de 10 DA seulement. Cela n’a pas été sans conséquences, puisque bons nombre d’usagers- pour qui 20 DA est un montant exorbitant- préfèrent se soulager dans un coin de cette station de fourgons au vu de tout le monde ! Ce comportement immoral et condamnable à plus d’un titre reflète la déchéance et la décomposition des mœurs qui touchent notre société depuis ces dernières années. C’est dire que même si une commodité existe, des énergumènes l’éludent pour « afficher » tout leur anticonformisme maladif ! Néanmoins, l’on ne peut, dans la foulée, ne pas évoquer ces déchets qui envahissent cette « station » de fourgons, lesquels s’entassent en monticules. Faits d’emballage de bouteilles en plastique et de boissons alcoolisées, ces détritus achèvent un décor chaotique de cette soi-disant station de fourgons !
Y.S.
