L’environnement toujours en déclin à Tizi-Ouzou

Partager

L’environnement à travers plusieurs communes du Sud de la wilaya de Tizi-Ouzou est malheureusement toujours en déclin. De Tirmitine à Ouadhias, en passant par Maâtkas, Souk El Tenine, Mechtras, Boghni, Assi Youcef, Agouni gueghrane et Tizi Ntléta, la nature est en souffrance. La multiplication des décharges sauvages, des dépotoirs, des monticules d’immondices, des objets hétéroclites et toutes sortes de rejets agressent la vue et mettent à mal la faune, la flore, les rivières et toute la nature. Au niveau de la daïra de Maâtkas, soit à Ighil Oumenchar, relevant de la commune de Souk El Tenine, la décharge sauvage fermée par les riverains est de nouveau envahie par les déchets de toutes sortes. Certains automobilistes peu civiques qui se débarrassent à la hâte de leurs déchets sur les lieux et certains camionneurs qui déchargent leur cargaison de gravats ne se rendent pas compte de tout le mal qu’ils font subir à l’environnement. Sur les abords de la route allant de souk El Tenine jusqu’à Mechtras sur une distance de plus de 7 kilomètres, la négligence est avérée. Les bouteilles vides, les cannettes et les sachets noirs foisonnent, rendant la région des plus hideuses. Un propriétaire terrien au niveau de l’ex-décharge communale regrettera : «Même si la décharge a été fermée depuis plusieurs années par les riverains, les citoyens continuent d’abandonner leurs déchets sur les lieux. Pire encore, nous avons surpris même le camion de l’APC vider sa cargaison sur le site. Pourtant, une plaque indique que les fauteurs surpris risquent d’être poursuivis en justice. Nous appelons les automobilistes à cesser d’agresser cette belle nature et interpelons les autorités afin de mettre les mécanismes efficients pour mettre un terme à ce chaos». À Mechtras, le constat n’est pas bien meilleur, puisque la pollution tend à se généraliser. La collecte des ordures n’est pas régulière puisque l’APC ne dispose ni de décharge communale, ni d’un parc roulant suffisant. Les rivières sont toutes polluées. Des centaines de puits et des dizaines de fontaines ont connu le même sort. Autres phénomène dégradant l’environnement, c’est incontestablement le foisonnement des cannettes et des bouteilles vides. Par ici, les débits et les dépôts de boissons alcoolisés autorisés ou illicites sont trop nombreux. À Boghni, c’est toujours le même constat. La nature crie à gorge déployée sans que les responsables concernés ne daignent bouger le petit doigt. Pour se rendre compte de la sévérité de la dégradation de l’écologie, il suffit d’une virée à travers la rivière permanente qui traverse ce chef-lieu et les oliveraies de la région. Les efforts du mouvement associatif ne peuvent à eux seuls venir à bout de cette catastrophe. Par ailleurs, le centre d’enfouissement technique n’est toujours pas opérationnel. Son ouverture prévue pour l’été dernier est renvoyée aux calendes grecques. À Assi youcef, l’environnement n’st pas épargné malgré l’implication des autorités locales qui ont organisé le concours du village le plus propres de la commune pour éveiller les consciences, mais en vain. À Tizi Ntléta, la décharge sauvage sise à Tizgui, entre Béni Douala et Ait Abdelmoumène, s’agrandit de jour en jour jusqu’à envahir la chaussée, la réduisant parfois de moitié. À Ouadhias, l’indisponibilité d’une décharge communale et l’insuffisance de la collecte des ordures ménagères indisposent la nature. Le fameux talweg qui longe le chef-lieu et qui reçoit toutes les eaux usées du chef-lieu accentue la pollution et la pestilence. Le fameux projet d’ovoïde est toujours au stade de rêve et de vœux. À Agouni gueghrane, dès l’entrée, le visiteur est accueilli par une géante décharge sauvage et ce en dépit de l’existence d’une décharge contrôlée juste à côté mais l’exploitation de cette dernière n’est pas encore à l’ordre du jour. Dans tous les cas de figures, la dégradation de l’environnement et la pollution ne sont plus à démontrer, il ne voit que celui qui ne veut pas voir. Ce n’est surtout pas à coup d’assises sur l’environnement ou par des campagnes de nettoyage d’un jour que l’environnement retrouvera son éclat.

Hocine T.

Partager