Près de 200 travailleurs de l’unité avicole (Caravic) d’El Esnam, à une vingtaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ont observé, hier, une journée deprotestation, afin d’exiger l’amélioration de leurs conditions socioprofessionelles.
Ces ouvriers, qui disent avoir épuisé toutes les voies légales dans le but de se faire entendre, ont en effet décidé à l’unanimité d’observer un débrayage d’une journée, pour «alerter l’option publique et les responsables de cette entreprise sur leurs conditions de travail misérables». C’est du moins ce que nous a expliqué M. Idir Djamel, porte-parole des travailleurs contestataires. S’agissant des principales revendications soulevées par les ouvriers, elles sont contenues dans une plate-forme de revendications, dont une copie nous a été remise. Pêle-mêle, le personnel gréviste exige le versement de la prime de rendement collective, laquelle, selon eux, n’a pas été versée à ce jour. Ils exigent également le versement de la prime compensatoire des heures supplémentaires de la période s’étalant de 2000 à 2012 et aussi le versement de la prime de risque, concernant les agents de sécurité. Ceci, s’agissant du volet financier. Pour ce qui est des commodités de travail, les employés de l’unité Caravic interpellent le PDG de cette entreprise dans le but d’améliorer leurs conditions de travail qu’ils jugent déplorables. Parmi elles, les ouvriers citent la réalisation d’une douche pour hommes et femmes et la rénovation des sanitaires. Ils notent également l’absence de tenues de travail et d’une pièce où ils puissent se changer et enfin ils soulignent que la direction aurait refusé la tenue d’élections visant à designer les délégués d’unités, etc. Pour les initiateurs de ce mouvement de grogne, d’autres actions plus radicales sont envisagées, si la direction continue à «appliquer la politique de la sourde oreille».
Le directeur appelle à la sagesse
Dans le but d’en savoir plus sur le sujet, attache a été prise avec M. Bedraoui Mohamed, directeur de Caravic. Ce dernier a d’emblée expliqué que la plate-forme de revendications ne lui a été remise que jeudi dernier et qu’il n’était pas au fait de la situation. «On m’a remis cette plate-forme dans l’après-midi de jeudi où il est mentionné que le dimanche (hier, ndlr), les travailleurs vont observer une journée de protestation. Tout le monde a été pris de court», a-t-il souligné. S’agissant des exigences salariales et autres primes, notre interlocuteur a insisté sur le fait que le comité de productivité est en train d’examiner la faisabilité des doléances exprimées. «Nous avons un comité de productivité lequel est composé des divers partenaires et c’est lui qui s’occupe de ce volet. Nos travailleurs doivent être patients et savoir que nous sommes une entreprise privée qui est soumise à la loi du marché et ses contraintes», a-t-il fait savoir. S’agissant de la prime de risque exigée par les agents de sécurité notre vis-à-vis a indiqué que cette prime a été revue à la hausse de 5%, passant de 20 à 25%, depuis sa prise de fonction. Toujours d’après M. Bedraoui, le représentant des travailleurs a refusé de signer le PV de la dernière rencontre avec les responsables de Caravic. «Comment peut-on arriver à un accord si le représentant des travailleurs n’est pas disposé au dialogue», s’est-il interrogé. Pour finir, M. Bedraoui appelle les ouvriers «à la sagesse» tout en expliquant qu’il est prêt à dialoguer, en vue d’un règlement rapide de cette crise.
Ramdane B.
