Dans le souci de mettre en valeur la femme rurale, la maison de jeunes de Chemini a organisé deux journées, le 12 et 13 juin, sur les activités de la femme rurale. Ce faisant, une exposition d’objets traditionnels, de robes kabyles, de photos,… s’est étalée sur deux jours, permettant ainsi aux visiteurs de contempler le travail artistique des mains magiques de femmes dévouées à l’artisanat. Toutefois, les gens ne se sont pas bousculés au portillon de cet établissement de jeunes, nonobstant le riche programme concocté à l’occasion. Jadis, la femme rurale œuvrait sans relâche et avec une force inouïe pour le maintien de la cellule familiale et des travaux de champ. Entre fagots de bois, fauchage, sarclage, entretien de la maison, traite, corvée des jerricans,… des efforts colossaux que se devait de fournir la femme, Kabyle en particulier, afin de garder la solive familiale au firmament de l’union. Au côté de cette ribambelle de tâches ménagères, la femme s’adonnait à des travaux artisanaux tels que le tissage, la confection de robes, la poterie,… autant d’objets confectionnés pour amasser ne serait-ce que quelques sous. Cette moitié de l’homme a su apprivoiser la souffrance pour en tirer de meilleures enseignes, de facto l’éducation de sa progéniture. C’est dans cette optique que les organisateurs de l’événement précité ont voulu rendre un vibrant hommage aux activités de la femme rurale, même si de telles initiatives paraissent aux antipodes de la réalité actuelle. De nos jours, rares sont les femmes qui maintiennent les activités d’autrefois, car les besoins et les ambitions ont changé de main. Les femmes d’aujourd’hui veulent acquérir plus de liberté et d’autonomie, et ce, en s’affichant davantage au côté de celui qui lui faisait de l’ombre durant un bon bout de temps. «Nous ne voulons nullement servir de souvenirs. Les jeunes filles d’aujourd’hui tournent le dos aux activités d’autrefois au grand dam de notre vieille génération», regrette une quinquagénaire.
Bachir Djaider
