Qu’attend-on pour lancer le programme ?

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Le traditionnel programme de prévention et de lutte contre les incendies de forêts et des récoltes devant être élaboré et finalisé, au maximum, à la fin du mois de mai, n’est pas encore enclenché.

En effet, ce programme qui devrait regrouper les représentants de divers secteurs, tels les APC, la Protection civile, les services des forêts dénommés comité opérationnel communal (COC) et CAD pour celui de daïra, ne voit toujours pas le jour bien que la campagne de moisson-battage ait démarré depuis une dizaine de jours dans la région. Selon une source proche de ce dossier, rien n’a été encore entrepris pour faire face à ce genre de risques omniprésents, sachant que plusieurs facteurs qui se manifestent durant la saison estivale peuvent être à l’origine de départs d’incendies qui causent des dégâts irréparables tant sur le tissu végétal que sur les récoltes et l’agriculture en général, et ce, quand ce ne sont pas des villages étroitement ceinturés de forêts vierges qui sont directement exposés à ce genre de dévastation. Le programme comporte pour rappel, le nettoyage et l’entretien des pistes et voies d’accès, le recensement des points d’eau et enfin la préparation des groupes d’intervention recensés parmi les effectifs des APC. Dans ce même programme figurent aussi le volet prévention par des campagnes de sensibilisation des riverains des surfaces forestières et les agriculteurs, mais aussi la mise à jour du système de coordination entre les divers organismes directement concernés. C’est ce genre de «négligences» dans les préparatifs et la mise en œuvre des moyens de lutte anti-incendie qui a fait que la région connaisse des départs d’incendies en série, lesquels ont ravagé les légendaires forêts de Kabylie durant ces dix dernières années, transformant des coins paradisiaques doublés d’un décor féerique en paysage lunaire et de désolation. Une incroyable négligence dont personne, ni aucune autorité n’a jamais demandé des comptes aux organismes défaillants. D’importantes surfaces forestières dont celles classées sites protégés par des institutions écologiques mondiales, à l’exemple de Tikjda, où l’on y compte des espèces végétales et animales en voie de disparition, telles que le pin noir ou les derniers couples des aigles royaux, les vautours, les fauves entre autres, se trouvent donc menacées par ce phénomène. Il y a lieu de signaler qu’au niveau des forêts ravagées par des incendies par le passé il est enregistré une régénération et une croissance prodigieuses du tissus végétal ; seulement ; ces plantes (toutes espèces confondues) n’ont pas encore atteint la maturité pour pouvoir produire des semences, ce qui revient à conclure qu’un autre incendie sur ces surfaces les réduirait à jamais en terrain aride, nu sinon désertique, où rien ne repousserait à l’avenir. Un état de fait bien connu des forestiers et botaniques, ce qui souligne le caractère urgent de la mise en œuvre des mécanismes de prévention, de protection et de lutte anti-incendie.

Oulaid Soualah

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