Les entrepreneurs exposent leurs problèmes

Partager

Leur rencontre avec le wali et les directeurs d’exécutif, organisée, hier, à la Maison de la culture, par le bureau national du patronat, a permis aux entrepreneurs de la wilaya d’ouvrir un large débat autour des problèmes qu’ils vivent au quotidien dans leur relation avec les maîtres d’ouvrage et les bureaux d’étude. Tantôt défini comme un opérateur économique œuvrant à la création de richesse, tantôt comme un partenaire privilégié de l’administration pour la réalisation des nombreux programmes conçus dans le cadre du développement local, l’entrepreneur fait souvent, très souvent, face à des difficultés énormes qui le gênent terriblement dans sa tâche quotidienne. Ces difficultés sont d’origine bureaucratique. Quand elles ne sont pas provoquées par les maitres d’ouvrage, ainsi que cela a été montré au cours de ce débat, elles sont suscitées par les bureaux d’études. Elles ont trait à l’avenant, à la réévaluation, à la révision des prix ou aux ODS d’arrêt ou de reprise ou quelques fois à la résiliation du marché. Concernant les avenants, presque tous les intervenants se sont plaints des lenteurs qu’accuse l’administration dans leur signature. A cet égard, le directeur de l’OPGI en a pris pour son grade. L’ancien, naturellement, pas le nouveau. Certains l’ont accusé de ne pas les avoir reçus, alors qu’ils sollicitaient une audience depuis quatre mois et plus. D’autres de ne pas signer les avenants sous les prétextes les plus futiles. A titre illustratif : cet entrepreneur qui a réalisé 100 logements pour le compte de l’OPGI en 2013 et qui attend toujours d’être payé. Les pénalités purement imaginaires, selon lui, s’élèvent à 12 millions de dinars alors que les charges au niveau de la CNAS sont estimées par lui à 24 millions de dinars. Conséquence de ce retard dans le payement, les ouvriers qu’il emploie sont sans salaire aujourd’hui. Un autre, qui a réalisé un grand projet et attend toujours sa réception par l’OPGI, s’est lui interrogé sur ce qui était le plus difficile des deux faits : livrer ou réceptionner. Et d’accuser le maitre de l’ouvrage d’être à l’origine du blocage de la situation. Un membre du bureau national du patronat présent à cette réunion a critiqué lui les entrepreneurs, les rendant responsables de leur propre malheur. Il les a d’abord accusé de ne pas profiter des journées de formation organisées à leur intention et de vouloir tout faire tous seuls jouant à l’ingénieur, à l’architecte et à l’entrepreneur. A cet égard, il a invité le directeur de la formation professionnelle à diriger des stagiaires en peinture sur les chantiers où la main d’œuvre manquerait selon lui. Quant aux entrepreneurs, il leur a reproché de ne pas lire attentivement les contrats qui les lient aux maitres d’ouvrage et de ne pas connaître suffisamment le code du marché pour une meilleure défense de leurs intérêts. Lui emboitant le pas, quelques bureaux d’étude ont fait remarquer qu’eux aussi travaillent dans des conditions très difficiles et que souvent ils font dans le bénévolat, ne recouvrant que rarement le fruit de leur peine. Le wali a reconnu que beaucoup de problèmes sont réels et méritent d’être pris en charge, mais il a parallèlement adressé quelques reproches à tous ceux qui s’étaient pris à l’ancien directeur de l’OPGI. Considérant que cette rencontre était la cinquième, il leur a alors demandé pourquoi avoir attendu si longtemps pour attaquer ce responsable. Selon lui, tous les problèmes naissent de ces deux manières d’exécuter un projet : le travail au métré et le travail au forfait. Il a pour sa part marqué sa préférence pour le premier. Au sujet des réévaluations et des problèmes qu’elles posent, il a annoncé leur prise en charge imminente par le ministère qui a recensé tous les entrepreneurs qui sont concernés, tout en invitant ceux dont les noms n’y figurent pas à s’inscrire sur les listes dont ils vont recevoir une copie. Concernant les ODS d’arrêt, il a informé qu’une commission sera chargée d’examiner, sur les chantiers, les justifications avancées par les entrepreneurs qui en ont été destinataires.

Aziz Bey

Partager