La labellisation, le point de discorde !

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Le deuxième round des discussions concernant le partenariat entre la Commission européenne et le Comité de labellisation de la figue sèche de la région de la Soummam a eu lieu, la semaine dernière, au niveau du centre de formation agricole de Takarietz dans la daïra de Sidi Aïch, présidée par le SG de la chambre agricole de la wilaya de Béjaïa.

Et selon notre source, un représentant du ministère de l’Agriculture était présent à cette rencontre qui a vu aussi le nombre des communes ciblées par ce marché élargi à 5, la localité de M’cisna ayant rallié le groupe de Barbacha, Béni Djellil, Feraoun et Béni Maouche. Les experts européens ont fait la lecture du rapport de leur commission par laquelle de nombreuses recommandations, notamment techniques et commerciales, ont été données à l’effet d’optimiser le processus de mise en œuvre du dit projet.

Il s’agit en effet de l’étude de la nature du sol et du relief regroupant l’ensemble des communes concernées, et des techniques agricoles à pratiquer concernant la culture de la figue pour améliorer la production. La délégation européenne promet aussi de fournir aux producteurs locaux de figue sèche des appareils pour tester le taux de sucre et d’humidité de leur produit, affichant en outre sa disponibilité à assurer un soutien technique et logistique pour le séchage des figues selon les normes universelles requises.

La mission de mener les négociations pour l’aboutissement de ce projet de partenariat a été confié à l’institut agricole de la localité qui a abrité cette dernière réunion. Une tâche rude du fait que beaucoup de travail reste à faire surtout en matière d’information et de communication qui reste le parent pauvre de cette coopération économique indispensable au développement local de la région.

En effet, et toujours selon notre source, le projet de jumelage se limiterait à la commune de Béni Maouche, comme il est porté sur le cahier des charges initial. Il est vrai que cette municipalité pèse lourd dans ce projet de partenariat et de commercialisation de la figue sèche vu sa réputation irréprochable dans ce domaine, mais la présence et surtout la disposition des autres communes à adhérer au projet devrait être encouragée, surtout que les Européens cherchent à la fois la qualité et la quantité de la figue sèche.

Ce manque d’information et l’intention de se limiter à cette seule commune, voire à labelliser le marché au nom de la seule région de Béni Maouche, a suscité le mécontentement même des délégations des communes de Barbacha et Béni Djellil, lesquelles d’ailleurs ont quitté la salle.

Le délégué de la commune de M’cisna lui a reproché le fait que les producteurs de la figue sèche de sa localité n’ont jamais été avisés de ce projet, alors que celui de la commune de Feraoun a carrément averti d’un éventuel échec du partenariat si l’on s’entête à ignorer les avis des autres communes.

Il y va de la participation des responsables locaux des communes concernées et d’officialiser toutes ces procédures qui vont droit à la concrétisation du projet de partenariat, et de dépasser ces futilités de labellisation ayant pris beaucoup de temps au détriment d’une évolution positive d’intérêt régional.

Les responsables du secteur de l’agriculture qui veillent à la réussite du projet ont enfin proposé la création d’une association intercommunale des producteurs de la figue sèche dont la mission est la labellisation, qui reste le point de discorde à régler.

A cet effet, un autre rendez-vous, le troisième consécutif, est donné pour le 22 juillet prochain, donc le temps nécessaire à toutes les délégations pour dépasser les obstacles et arriver à la concrétisation de cette coopération qui traîne depuis trois ans.

Nadir Touati

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