Dans une «déclaration-dénonciation» au vitriol, le syndicat des artistes de la wilaya de Béjaïa et l’association des auteurs, compositeurs et interprètes membres de l’ONDA de la wilaya de Béjaïa accusent le directeur de la Soummam de négliger les artistes au point que «les albums des artistes de la région sont soit jetés ou mis sous scellés, sans raison ou par mépris à la culture locale, rarement où un travail artistique est promu par cette radio». «Nous déplorons aussi le boycott imposé par cette radio, ces derniers temps, aux artistes locaux lorsqu’ils se produisent en public lors des évènements qui se déroulent dans la région», ajoutent les rédacteurs de la «déclaration-dénonciation». Les artistes de la wilaya de Béjaïa se sentent, d’après leur déclaration, «outrés» et «consternés» par la manière peu élégante dont le directeur de cette radio a usé à la veille de la Journée nationale de l’artiste le 8 juin 2015 «pour mettre à la porte, d’une manière violente, méprisante et manu militari, le chanteur Boualem Berr, pour la simple raison que cet artiste a demandé des explications sur la disparition de ses œuvres ainsi que celles des autres artistes sans aucune raison». Joint par téléphone pour avoir sa version des faits, le directeur de la radio Soummam déclare : «L’artiste Boualem Berr a été reçu trois fois par la radio : une fois par la secrétaire, une fois par le chef de service et une fois par moi-même. Il réclame une bande magnétique qui date de 1996 ou de 1998 où étaient enregistrées ses chansons. Ce support qui est maintenant dépassé est enfermé dans une chambre. Comme le concerné possède l’enregistrement sur cassette, nous lui avons proposé pour lui faire plaisir, de refaire pour lui, à nos frais, l’enregistrement sur un support moderne. Mais comme il a commencé à proférer des mots déplacés à notre endroit, nous l’avons effectivement obligé à sortir». Quant aux autres artistes, le directeur de la radio affirme qu’aucun parmi eux ne s’est, jusqu’à présent, plaint d’une quelconque disparition. Pour ce qui est de la couverture des évènements, le responsable de la radio a précisé : «Nous les couvrons selon nos moyens, mais nous ne permettons à personne de s’immiscer dans la gestion de la radio.»
B. Mouhoub