La pollution d’Assif N’Sahel est l’un des plus horribles points noirs aux incalculables retombées négatives sur l’environnement, l’agriculture et la santé publique en général. Cet état de fait ne semble préoccuper aucune autorité ni encore moins intriguer la société civile ou le mouvement associatif, notamment ces associations se qualifiant pompeusement de protectrices de l’environnement, écologiques ou scientifiques. Des associations qui engloutissent des subventions dans des activités tapageuses mais stériles et improductives pendant que l’un des plus importants cours d’eau du pays subit de multiples agressions qui l’ont transformé en un effarant dépotoir de toutes sortes d’impuretés et d’immondices, par conséquent, un foyer géant de microbes et un des principaux facteurs de la dégradation du cadre de vie des populations riveraines sur son itinéraire de 150 kms entre Bouira et la cote de Béjaïa, son point de chute. Sachant que rien pour la région, il reçoit la totalité des rejets d’assainissement des 11 communes des daïras de M’Chedallah et de Bechloul, en plus de la partie sèche de son lit transformée en dépotoir discontinu et sauvage où sont déversées les ordures ménagères tant par les riverains eux-mêmes que par les camions collecteurs d’ordures des communes, sans état d’âme aucun. Assif N’Sahel qui est le prolongement naturel de celui de la Soummam, traverse en plein milieu les vastes prairies de l’ex-vallée de la Soummam, prise en sandwich entre les deux chaînes de montagnes, au Nord par le massif du Djurdjura et au Sud par ceux de Chréa et des Bibans, où est concentré le gros de la population sur ses deux rives. D’où ces multiples agressions directes qui l’ont pollué d’une terrifiante manière et l’ont transformé en foyer fort actif de toutes sortes d’épidémies ayant des répercutions non moins directes sur les citoyens. Cela en plus de détruire les nappes phréatiques le long de ses deux accotements, d’immenses réserves d’eau renouvelables qui servent à l’alimentation en eau potable et aussi à l’irrigation à partir des forages, d’autant plus que ces nappes sont presque à fleur du sol à moins de 25 mètres pour les plus profondes, lesquelles subissent des infiltrations massives des eaux usées. Cet horrible état de fait a été relaté à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes. Une des réactions des autorités en 2008, c’était l’inscription d’une station de traitement des eaux usées dans la région de M’Chedallah. Les prospecteurs pour son implantation ont jeté leur dévolu sur un terrain domanial au lieu-dit Achadhouk, à proximité de la ville de Raffour. Un choix de terrain avalisé par les commissions techniques de daïra et de wilaya dont l’étude même a été confiée à un bureau d’études domicilié à Alger, selon une source crédible proche des services techniques de l’APC de M’Chedallah. Malheureusement, ce projet d’une importance capitale pour la région s’est arrêté à ce niveau. Le dossier jeté aux oubliettes moisit dans les tiroirs, et ce cours d’eau continue son effroyable œuvre de destruction écologique à grande échelle sans qu’aucune autorité n’affiche une quelconque volonté d’y réduire de son terrible et négatif impact sur la santé publique. Cela sans évoquer l’érosion et la destruction des terrains agricoles à chacune de ses spectaculaires crues hivernales et qui élargissent un peu plus, à chaque saison froide, son lit qui dépasse les 200m de largeur par endroits, en «mangeant» des parcelles entières d’oliveraies et terrains agricoles hautement fertiles en façonnant en même temps de vertigineuses falaises le long de son tracé telles celles d’Assif Assemadh et Achadhouk, dans la commune de M’Chedallah.
Oulaid Soualah