Un projet tombé à l'eau ?

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Le projet des grands transferts d’eau devant approvisionner en eau potable six communes de l’Est du chef-lieu de la wilaya à partir des eaux du barrage de Tilesdit, connaît un retard des plus édifiants. Et pour cause, ce mégaprojet lancé par l’ex-wali, M. Ali Bouguerra, en août 2012, pour un montant de six milliards de dinars, devait être réceptionné au mois de mars 2014, puis en juin de cette année et nous sommes quasiment au mois de juillet et ce projet n’est toujours pas achevé. Le wali actuel, M. Nacer Maaskri, et contrairement à son prédécesseur, semble rester impassible devant une telle accumulation de retards. Certes, au début, il effectuait des visites au niveau des chantiers des divers réservoirs en construction et il sommait l’entreprise réalisatrice, à savoir Amenhyd, d’accélérer la cadence, mais depuis quelque temps déjà le premier responsable de la wilaya donne l’impression d’avoir «baissé les bras», laissant des dizaines de milliers de foyers encore non-raccordés au réseau d’AEP, livrés à eux-mêmes et suspendus à l’infime espoir de voir ce projet enfin aboutir. Il est vrai que l’entreprise en charge des travaux a une grande part de responsabilité dans les atermoiements que connaît ce projet, au même titre que la direction de l’hydraulique. Toutefois, la plus grande responsabilité incombe surtout au premier magistrat de Bouira, qui n’a pas su «veiller au grain». C’est bien connu, nos entreprises n’ont pas la réputation de respecter les calendriers et autres cahiers des charges, idem pour les directeurs de l’exécutif, pour le cas échéant, celui des Ressources en eau. C’est désormais une coutume à Bouira, ou ailleurs, il faut que la population entame des actions de rue, ferme des APC et autres administrations pour que les autorités daignent à réagir. Pourquoi ne pas «secouer le cocotier» avant et voir ce qui en tombe ? Mais qui doit le faire ? Bien évidemment le wali, en sa qualité de chef de l’exécutif de Bouira et son premier responsable. Dans le cas de ce projet, peu importent les raisons du retard, autant que celles de l’inaction des pouvoirs publics, à leur tête M. Maaskri. Au moment où des dizaines de localités de la région Est de la wilaya sont dépourvus d’eau potable à cause d’une avarie sur le réseau de distribution et des dizaines, voire des centaines, d’autres localités ne connaissent toujours pas le terme d’«eau courante» dans les robinets, les autorités appliquent une fois de plus la politique de l’autruche. Pourtant, l’ex-ministre de l’Hydraulique, M. Hocine Necib, s’était engagé lors de ses innombrables visites effectuées à Bouira, à «achever le projet des grands transferts d’ici la fin de l’année 2015». Pour ce faire, il avait instruit les responsables locaux, à leur tête le wali de Bouira, à «redoubler d’efforts, afin que toute la région puisse bénéficier de ce précieux liquide». Entre temps et sans mauvais jeu de mots, pas beaucoup d’eau n’a coulé sous les ponts, ou dans les tuyaux… La situation est restée telle quelle, sauf que la souffrance et le clavaire des citoyens se sont considérablement accentués.

Ramdane B.

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