Le mercure s’affole

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Selon une alerte météo, le mercure se dilatera jusqu’à atteindre les 47 degrés cette semaine.

Cette vague de chaleur n’en n’est qu’à ses balbutiements, puisque l’été vient à peine de supplanter le printemps. Ces pics caniculaires annoncés ne manqueraient pas de causer des désagréments aux personnes fragiles et donc davantage fragilisées par cette donne climatique. Les plus vulnérables d’entre elles sont, sans aucun doute, ces personnes âgées de 60 ans et plus et qui représentent en Algérie un volume de 3 334 000. La vulnérabilité de cette tranche de la société est encore plus importante avec l’avènement du mois de Ramadhan. Ne pas s’alimenter, surtout en eau, pendant près de 17 heures est déjà un exercice difficile et non sans risque pour les personnes jeunes et en bonnes santé. Bien évidemment, on conseille à ces personnes âgées, via notamment les radios, de ne pas jeûner et de boire régulièrement pour éviter la déshydratation. A ce propos, Dr Bekat Berkani explique (propos recueillis par TSA) : «Les personnes âgées ne ressentent pas la soif, par conséquent, elles se déshydratent sans qu’elles ne se rendent compte». Seulement, il n’est pas sûr, d’autant plus qu’ils ne ressentent pas la soif, que nos vieux obtempèrent et, ainsi, transgressent le sacré. Même un plan caniculaire, comme cela existe en France, ne pourrait être d’aucune utilité au mois de Ramadhan, à cette tranche de la population. Il est aussi conseillé à nos vieux de ne pas s’exposer à la chaleur et de s’assurer une atmosphère réfrigérée, autrement dit, mettre les climatiseurs sur des températures de 23 et 24 degrés. Un «luxe» évidemment inaccessible aux 3 334 000 vieux et vielles, déjà l’eau devient une denrée rare pour certains d’entre eux durant cette période. La situation est encore dramatique pour toutes ces personnes vieilles, seules et pauvres. En ce mois sacré ces pics de température malmènent aussi toutes ces personnes qui n’ont d’autres choix que de travailler sous un soleil de plomb. On en citera, entre autres les ouvriers de terrains et les moissonneurs. Même travaillant à partir de la cabine de la moissonneuse batteuse, ces ouvriers ne sont pas pour autant à l’abri. Ceci en plus de travailler aussi au moment où le soleil est au zénith. D’autres moissonneurs, et ils sont légion, n’ont pas la possibilité de profiter des avantages qu’offre la moissonneuse batteuse. Munis de leurs faux, ces faucheurs arpentent à force de bras les reliefs accidentés. Déjà en dehors du Ramadhan, l’exercice est exténuant. Plus que de s’alimenter régulièrement en eau, ces manœuvriers, moissonneurs et faucheurs ont besoin de se nourrir d’une manière conséquente.

Beaucoup d’entre eux se l’interdisent et préfèrent tomber dans les vapes que de transgresser le sacro-saint Ramadhan. Pourtant, plus «persuasifs» que les avis médicaux, des fetwas rationnelles assurent que «ne jeûnera que celui qui le peut». Dans cette Algérie où l’on travaille pendant le mois de carême, seuls les cols blancs se la coulent douce dans des bureaux réfrigérés où il fait bon, signant des bouts de papiers 04 heures sur sept.

S.O.A.

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