Les distributeurs de lait créent la tension

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Les carences dans la distribution du lait en sachet sont cette fois décriées par les commerçants qui accusent leurs fournisseurs de ne pas respecter les règles régissant tout commerce.

Les quantités mises à la disposition de leur clients «varient d’un jour à l’autre, allant jusqu’à disparaître subitement sans raison aucune», nous confie un détaillant qui ajoute : «je ne sais même pas à quelle heure le camion arrivera !». Quant au client, il ne peut que s’en remettre au hasard ou attendre toute la journée. Tous sont unanimes à dénoncer de nombreuses irrégularités, tant en quantités livrées qu’en horaires. «Ils servent à l’heure qui leur plait. Parfois, ils ne passent même pas alors que les clients attendent leur arrivée», dira un autre commerçant qui nous fait part des quotas livrés qui «jouent» au yoyo. «Parfois, ils vous livrent dix caisses seulement, de quoi satisfaire une vingtaine de personnes à raison de deux sachets chacun. Il m’arrive même de refuser une telle livraison pour ne pas créer de problèmes avec la clientèle», regrettera-t-il. Cette situation crée immanquablement une tension chez les consommateurs qui s’approvisionnent en dizaines de sachets dès que le fameux produit refait son apparition. Il arrive qu’on ne trouve pas un seul sachet à Michelet alors qu’à Abi Youcef, une dizaine de kilomètres plus loin, le lait ne trouve pas preneur. Ce qui révolte les citoyens, surtout en cette période de jeûne. Alors qu’il commençait à résorber la tension qui s’exerçait sur le lait en sachet, le dernier point de vente, ouvert à l’Ouest de la ville de Aïn El Hammam, n’a pas reçu un seul sachet depuis plusieurs semaines, nous dit un employé. Bien avant le mois de carême, les consommateurs se réjouissaient de jeûner sans avoir à penser aux sempiternelles chaînes pour un produit, sommes toutes, banal. Cependant, ils durent vite déchanter en voyant que les bacs empilés devant la superette demeurent désespérément vides. L’employé à qui nous avons demandé les raisons de cette carence renvoie la balle au distributeur de lait en sachet, appelé communément «DBK» : «A chaque voyage, il nous impose une centaine de sachets de «Lben», parfois plus. Mes clients et moi également, refusons son dictat. Je ne peux obliger les consommateurs à acheter un produit qui ne leur convient pas. Depuis, plus un seul sachet n’est rentré dans mon magasin alors que le «Lben» occupe inutilement une place dans le frigo. Pourtant, pour faciliter la livraison, j’ai dû acheter les bacs vides à 25 000,00 dinars». La question que se pose le commun des citoyens est de savoir si les distributeurs sont soumis à des règles régissant leur activité ou, en revanche, ils peuvent imposer leur dictat en toute impunité.

A.O.T.

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