Un mort et des interrogations

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Dans la soirée de mercredi dernier, la commune d’Aïn Bessam, à une trentaine de kilomètres au Sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, a connu des troubles suite à ce qui semble être une bavure policière.

Ainsi, aux alentours de 19h50, un policier en civil a tiré accidentellement avec son arme de service sur un citoyen, le tout dans des circonstances que d’aucuns qualifient d’«étranges». En effet et selon plusieurs témoignages, la victime, répondant aux initiales S.A, âgée de 36 ans, était à bord de son véhicule, lorsque le policier en question lui a demandé de se garer sur le bas-côté et présenter ses papiers d’identité. La victime, voyant que le policier ne portait pas son uniforme, a protesté. Suite à cela, une altercation verbale a eu lieu entre les deux protagonistes. Toujours d’après des témoignages recueillis sur les lieux, la victime était accompagnée de son chien, lequel dressé pour attaquer quiconque «importunerait» son maître, a sauté sur l’agent de l’ordre. Ce dernier, voulant échapper aux morsures du chien, sortira son arme de service dans le but d’abattre la bête, mais malencontreusement, la balle a atteint son propriétaire à l’abdomen. Aussitôt évacuée à l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira, la victime succombera à ses blessures quelques heures plus tard. Dans la foulée, des escarmouches ont éclaté entre certains jeunes d’Ain Bessam, qui dénonçaient «la bavure» du policier et les éléments de police. Ces derniers ont su garder leur sang-froid et ont tout fait pour que la situation ne dégénère pas d’avantage. Malgré cela, le siège de la sûreté de daïra d’Ain Bessam, ainsi que le siège de la CRMA, qui se trouve à proximité ont été pris pour cible par les jeunes en colère, qui les ont «bombardés» de jets de pierre et autres objets hétéroclites. Ce n’est que tard dans la nuit du mercredi à jeudi derniers que la situation a pu être gardée sous contrôle. De son côté le service de communication de la sûreté de la wilaya de Bouira est resté injoignable durant toute la journée de jeudi et n’a guère émis un communiqué ou fourni des précisons sur ce tragique accident. Toutefois et selon des sources fiables auprès de la sûreté de la wilaya de Bouira, une commission d’enquête de la DGSN a été dépêchée dans la journée d’avant-hier à Bouira, dans le but de mettre toute la lumière sur cet accident. Les funérailles de la victime ont eu lieu dans l’après-midi d’avant-hier jeudi, en présence de sa famille, ainsi que de nombreux officiels, dont le premier magistrat de la wilaya, M. Nacer Maaskri, qui s’est engagé à ce que toute la lumière soit faite au sujet de ce regrettable accident. De son côté l’assassin présumé a été mis sous contrôle judiciaire et a été entendu par sa hiérarchie et les éléments enquêteurs.

La LADDH dénonce

«la négligence» de l’EPH d’Aïn Bessam

Réagissant à cette «bavure», la ligue des droits de l’Homme de la section d’Ain Bessam s’est fondue d’un communiqué dont une copie nous a été remise et dans lequel, elle dénonce «le manque d’un médecin urgentiste au niveau de l’EPH d’Ain Bessam au moment des faits». Ainsi et selon ledit communiqué la vie de la victime aurait pu être sauvée si elle avait été prise en charge au niveau de l’EPH d’Ain Bessam, au lieu d’être transférée à l’hôpital de Bouira, et ce, à cause de l’absence d’un médecin urgentiste. «S’il n’y avait pas défection et défaillance au niveau de l’EPH d’Ain Bessam, la vie du regretté aurait sûrement pu être sauvée», assurent les auteures de ce communiqué avant d’alerter les autorités locales afin de mettre fin à ces «négligences qui peuvent coûter la vie à d’autres citoyens», assènent-ils.

Ramdane B.

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