Bouira La rue gronde / La population a soif

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La dernière décade du mois de juillet a été marquée par une vague de protestation sans précédent dans la wilaya de Bouira. De Ouled Rached, à Chorfa en passant par M’chedellah, un peu partout à travers la wilaya, les populations, par centaines sont sorties dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol quant aux conditions de vie dans lesquelles elles végètent. des conditions souvent caractérisées par beaucoup de manques, notamment en matière d’eau potable, d’assainissement ou encore d’électrité. Trois commodités des plus élémentaires dont les populations ne peuvent s’en passer. Cependant et parmi toutes ces contraintes, c’est celle de l’eau potable qui se pose le plus souvent avec acuité surtout en cette période de l’année. Une péiode qui voit la demande augmenter sensiblement. Que l’eau soit rationnée comme c’est le cas dans beaucoup de localités et même si cette situation est décriée cela pose moins de problèmes aux populations, mais que celle-ci n’arrive plus dans les robinets des journées durant.

Conséquences de ces pénuries : des actions de rue musclées. L’exemple le plus poignant remonte au début de cette semaine. A M’chedellah, les habitants d’Ath Ikhlef et des localités voisines ont carrément fermé les sièges de l’APC et de la daïra pour protester contre les pénuries d’eau. Après deux jours et demi de blocage, ces deux administrations publiques ont rouvert leurs portes avant-hier en début d’après-midi. Un terrain d’entente, indique-t-on a été trouvé entre les protestataires et les élus locaux. Ces derniers se seraient engagés à entreprendre des travaux à même d’assurer un approvisionnement régulier en eau potable. Dans la commune voisine de Chorfa, ce sont les résidents du quartier de Hariadh, qui ont bloqué avant-hier la RN 26 pour les mêmes motifs. Les habitants de ce quartier exigent la prise en charge du probleme d’eau. Il y a une semaine encore, la pénurie d’eau a fait sortir la population de Tizza, dans la commune Ouled Rached dans la rue. Avant eux, c’était les habitants d’Ichihan, village situé à quelques mètres du barrage de Tilsdit dans la commune de Bechloul, qui avaient menacé de fermer les vannes alimentant plus d’une dizaine de communes de la wilaya en eau potable. Il faut dire que le probleme d’eau s’est toujours posé du moins dans certaines localités, mais qu’a-t-on fait pour y mettre un terme ou au moins y remédier ? Car à chaque fois que des protestataires sont interrogés sur ce qui motive leurs actions, c’est le même leitmotiv qui revient sur les langues : “Ce problème existe depuis des années et nous l’avons maintes fois soulevé», s’accordent-ils à dire. Pourtant ce ne sont pas les ressources hydriques qui manquent le plus dans la wilaya de Bouira. Avec des barrages comme Tilsdit, Koudiat Asserdoune et Lainser Averkane (La source noire,) Bouira peut être considérée parmi les wilayas du pays les plus riches en ressources hydriques. Pourvu que les autorités locales mettent les bouchées doubles pour pouvoir alimenter toutes les communes qui souffrent du manque d’eau dans les plus brefs délais.

D. M.

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