Hormis la première semaine du mois de Ramadhan, le marché des fruits et légume de Aïn El Hammam, lequel se tient chaque mardi, semble boudé par les consommateurs.
Les allées centrales, jadis grouillantes de monde, sont clairsemées ces derniers temps. Depuis les temps immémoriaux, le mardi est pour les habitants de Aïn El Hammam synonyme de jour des retrouvailles, des emplettes aussi à des prix compétitifs. On s’y bouscule même en temps de neige. On tourne, on tâtonne, on soupèse les produits proposés, sans être obligé d’acheter. Certains se contentent de regarder, à l’affût d’une «affaire».
On ne raterait le marché de «tslatha» pour rien au monde. Ces derniers temps, comme nous l’ont fait remarquer beaucoup d’habitants, les choses semblent avoir changé. Les prix pratiqués ne semblent pas être la raison poussant nos concitoyens à éviter le marché car ils sont jugés abordables. Nos fréquentes visites en ces lieux, ces derniers temps, nous édifient sur l’ambiance, peu habituelle, qui y règne alors que nous sommes en plein mois de carême, où les achats sont toujours plus importants que durant les autres mois de l’année. Les marchands ambulants, habitués aux affaires juteuses durant le mois sacré demeurent dans l’expectative. Les camions jadis remplis à ras bord, sont moins chargés.
Un habitué dont l’étal se trouve en plein centre du souk, nous fait part de son désarroi. «Nous ne comprenons rien. C’est à croire que les gens mangent moins. Pourtant, les prix sont très abordables cette année et les fruits et légumes sont disponibles en grandes quantités», s’étonnera-t-il. En revanche, un consommateur pense avoir trouvé une explication à ce phénomène, peu courant. Il s’agirait, selon lui, des «difficultés éprouvées par les ménages à joindre les deux bouts. Les gens réfléchissent à deux fois avant d’engager des dépenses».
Il est vrai que la plupart des clients du marché de Aïn El Hammam sont des «smicards» ou des retraités, dont les faibles pensions ne leur permettent pas de mener un train de vie élevé. Ils viennent chercher des produits bon marché parfois sans chercher les produits de premier choix. «Les grands couffins d’antan ou les insatiables acheteurs de fruits et légumes deviennent de plus en plus rares», ajoute un commerçant qui pense que «les temps sont difficiles. Il m’est arrivé de vendre une pomme, deux citrons ou encore cent grammes de dattes, alors qu’une telle chose ne pouvait arriver il y a peu !».
A.O.T.