C’est déjà l’Aïd !

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Même si ce n’est pas encore le grand rush, les préparatifs de l’Aïd ont déjà commencé pour les parents qui ne voudraient pas être pris au dépourvu.

À Aïn El Hammam centre, «les marchands de la rue», comme on les désigne ici, occupent le moindre recoin pour étaler leur marchandise. Aux côtés des fruits et légumes, des portables et autres objets de fantaisie, viennent s’incruster de nouveaux produits susceptibles d’attirer les passants, particulièrement les enfants auxquels on commence déjà à miroiter des jouets à des prix exagérés.

Les commerçants d’habillement savent tirer profit dans ce genre de situation pour engranger de substantiels bénéfices en faisant monter un peu plus leur marge bénéficiaire. Anticipant sur l’arrivée de la fête, ils ont installé leurs stands depuis déjà une dizaine de jours. Sachant que les pères de famille pensent, dès maintenant, à habiller leurs enfants en ce jour de fête, ils ne veulent pas rater l’occasion de les attirer avant l’heure. La concurrence des informels avec les magasins des sédentaires est rude.

Les occasionnels partent cependant avec une longueur d’avance. «Ils n’ont ni loyer, ni impôts à payer. Il nous est difficile de battre leurs prix», nous signale un marchand de la grande rue qui voit d’un mauvais œil les baraques s’installer non loin de sa vitrine. Ce sont «ces baraques» qui étalent des vêtements sur la voie publique qui attirent le plus de clients, avec le secret espoir de «faire des affaires». Ahmed, un jeune père de famille, se tient à l’écart et regarde son fils de dix ans choisir et essayer divers vêtements avant de se désister.

«Les coûts ne sont pas raisonnables. Il y a un grand écart entre la qualité et le prix. Je viens de faire le tour des marchands informels à la recherche d’habits décents à bon prix. Pour habiller un enfant de dix ans avec des produits d’importation, il faut débourser plus de huit mille dinars alors que pour les articles locaux, il faut aller au-delà», nous confie-t-il. D’autres parents (acheteurs, obligés d’habiller les enfants le jour de l’Aïd) ne donnent pas l’impression d’être pressés. Ils passent, soupèsent du regard et s’informent des prix avant de changer d’étal à la recherche de quelque article à leur convenance. Ceux que nous avons interrogés sont unanimes à reconnaître que «Tout est cher.

On croyait trouver un marché clément dans la rue mais, au final, les coûts sont relativement les mêmes». Les vendeurs, quant à eux, ne dérogent pas à leurs habitudes. Eternels insatisfaits, ils n’ont qu’une phrase à la bouche : «le marché est mort».

A.O.T.

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