Les vêtements de l’Aïd, une autre saignée

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En cette dernière décade du Ramadhan, beaucoup de pères de familles s’affairent à acheter des vêtements neufs que leurs enfants porteront avec beaucoup de fierté le jour de l’Aïd et probablement aussi le jour de la rentrée scolaire, si les chérubins ne les esquintent pas trop durant les vacances. En effet, les familles aux ressources limitées ne peuvent pas se permettre d’acheter des tenues complètes à leurs enfants à chaque évènement heureux, comme l’Aïd, El-Mouloud ou les fêtes familiales. Elles leur achètent une fois des chaussures, l’autre fois, un pantalon,…

Ainsi, à la fin de l’année, elles auront à peu près habillé leurs progénitures de la tête aux pieds. Mais la fête l’Aïd Seghir a un caractère particulier : chaque enfant veut porter ses habits neufs comme ses semblables. Mais le portefeuille du père, c’est-à-dire la dernière paie et les économies de l’année, est siphonné par les dépenses du Ramadhan. Bachir, la quarantaine, marié et père de deux enfants, cadre moyen dans l’administration, dit que malgré qu’il ait trop dépensé en ce mois de carême, il fera tout pour faire plaisir à ses enfants le jour de l’Aïd, quitte à emprunter un peu d’argent auprès de ses collègues. Kaci, la quarantaine aussi, marié ayant trois enfants, et également fonctionnaire dans l’administration, mais dont la femme travaille, ne semble pas avoir de soucis côté argent.

Son problème, c’est surtout de trouver des vêtements à la taille de ses enfants. Alors, chaque soir, après la rupture du jeûne, au moment où les fidèles accomplissent la prière des «taraouih», lui, accompagné de sa femme et de ses trois bambins, va de magasin en magasin à la recherche des vêtements qui iront comme des gants à ses enfants. Et ce n’est pas facile, se plaint Kaci. Le vêtement voulu est soit trop grand, soit trop petit et quand il n’est ni trop grand ni trop petit, c’est la couleur ou le tissu qui ne convient pas. Alors, il faut changer de magasin et comme il y a partout beaucoup de monde, le vendeur ne peut pas s’occuper que de vous en vous donnant plusieurs articles à essayer. Et souvent, quand Kaci et sa femme trouvent le vêtement tant recherché ils sont parfois rebutés par les prix affichés.

Concernant les prix, Kaci nous donne quelques détails : pour des enfants âgés entre six et dix ans, le pantalon coûte entre 2 400 et 2 800 DA, un tricot Lacoste, son prix varie entre 1 680 et 2 000 DA, le prix d’un pantacourt va de 2 190 à 2 600 DA, celui d’une chemisette de rien du tout oscille entre 2 500 et 2 800 DA. Pour les chaussures, pour enfants toujours, elles valent entre 2 100 et 3 800 DA. Un ensemble de trois pièces comprenant un pantalon, un gilet et une chemise vaut entre 3 600 et 4 500 DA. Et les prix, selon Kaci qui a visité beaucoup de magasin à Béjaïa, varient non en fonction de la qualité des produits, mais plutôt en fonction de l’emplacement du magasin dans la ville et l’achalandage de sa vitrine.

B. Mouhoub

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