La ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a présidé dans la soirée d’avant-hier, mardi, la cérémonie organisée par la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou en l’honneur des lauréats des examens de fin d’année scolaire des trois paliers, au niveau du théâtre Kateb Yacine.
La ministre répondra en fin de soirée aux questions de la presse, notamment celles ayant trait à l’enseignement de la langue amazighe. Elle dira d’amblée avoir fait «un constat du recul». Toutefois, poursuivra-t-elle, «nous avons demandé cette année aux directeurs de l’éducation de faire un effort supplémentaire pour faire passer de 11 à 20 le nombre de wilayas où la langue amazighe est enseignée». Elle souhaitera que «les directeurs de l’éducation entendent le message et les encouragements du ministère». Mais il est certain, affirmera-t-elle, «qu’avec la commission mixte que nous avons installée avec le Haut commissariat à l’Amazighité nous sommes ensemble en train de trouver des solutions opérationnelles pour que cette langue nationale puisse trouver sa place dans le paysage institutionnel de l’éducation nationale».
«Et cette position est partagé par l’ensemble du gouvernement», soulignera-t-elle. Par ailleurs, et toujours selon la ministre, l’ouverture des postes d’enseignant de tamazight est liée à la demande sur le terrain des différentes directions de l’éducation et «le chiffre n’est pas établi de manière administrative, il l’est de manière pédagogique à partir de l’identification des postes qui est faite à l’échelle locale», précisera-t-elle.
Cap sur 70% de réussite au BAC
Pour Mme Benghebrit, l’objectif pour la prochaine rentrée scolaire est d’atteindre les fameux 70% de réussite au baccalauréat expliquant que «ces 70% sont inscrites dans le cadre de la loi d’orientation de l’éducation nationale. Mais au jour d’aujourd’hui, on n’y est pas arrivé et cela signifie qu’il faut prendre des mesures concrètes, entre autres l’amélioration de la pratique de la classe, c’est-à-dire la dimension pédagogique…».
A une question relative à l’assainissement du secteur de l’éducation nationale, la ministre soulèvera «la problématique de la qualité» qui selon elle est remise en cause par l’ensemble des bénéficiaires du système éducatif : «Au lieu d’aller dans des débats idéologiques qui ne permettent pas d’avancer, il faut dire ce qu’il faut faire pour que nos enfants puissent avoir la maîtrise des langages fondamentaux, que ce soit la maîtrise de l’apprentissage de la langue arabe, des mathématiques, des sciences et bien entendu des langues étrangères. Ce sont là des chantiers très lourds qui ne peuvent aboutir si nous ne sommes pas ensemble».
Elle reviendra également sur les problèmes posés par les enseignants : «Il faut aller vers la signature d’une charte d’éthique et, en même temps, de stabilité du secteur pour ne pas perturber les élèves par ces mouvements cycliques de grève qui mènent à une démobilisation et à une démotivation», dira-t-elle, ajoutant dans le même sillage : «il faut créer un climat favorable pour aller vers les 70% de taux de réussite au BAC». A propos du gel de la proposition faite par son département en janvier dernier sur l’intégration de la fiche de synthèse qui rentrerait dans le cadre de l’évaluation du baccalauréat pour ceux qui ont la moyenne au BAC, la ministre expliquera pourquoi et comment il a été décidé de surseoir à cette proposition : «Cette décision était prématurée.
Nous l’avons constaté sur le terrain à travers des réactions, pour certaines négatives et pour d’autres très mitigées. Donc, nous avons pris acte du fait que nous avions insuffisamment expliqué les avantages de prendre en ligne de compte cette fiche d’évaluation continue. Cette proposition entrait dans le cadre de la valorisation de l’effort de l’élève». La ministre ajoutera : «Nous ne perdons pas espoir, puisque nous organisons une rencontre nationale qui se déroulera les 24, 25 et 26 de ce mois de juillet et la problématique de la réorganisation de l’examen du baccalauréat en sera l’un des thèmes. En fait, c’est un recul stratégique qui correspond tout simplement au fait qu’il faille faire aujourd’hui un travail de sensibilisation et nous avons fait notre propre autoévaluation et reculé par rapport à ce point».
Par ailleurs, Mme Benghebrit a honoré 68 lauréats de l’examen de 5ème ayant obtenu une moyenne entre 09,80 et 10, 62 lauréats du brevet d’enseignement moyen (BEM) qui ont eu des moyennes entre 18 et 19,32 et 88 bacheliers ayant obtenu des moyennes entre 16,5 et 18,40. Elle a également honoré deux élèves aux besoins spécifiques, Sabrina Nechab (BAC) et Anis Tiourtit (BEM) et 09 autres élèves champions des sports scolaires.
Le tout dans une ambiance festive agrémentée de youyous des heureux parents et des spectacles présentés par les élèves des différents établissements de la wilaya : du folklore local, des chansons du terroir et des chorégraphies de danses superbement exécutées par des écolières vêtues de superbes robes berbères représentant les différentes localités de la wilaya.
Taous.C