Dali Salima lauréate du premier prix

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C’est sous un tonnerre d’applaudissements que les centaines de personnes présentes dans l’enceinte du CFPA des Ouacifs, avant-hier mardi lors de la cérémonie de clôture des journées poétiques des Aït Ouacif, ont accueilli la victoire de l’enfant prodige de la région, Dali Salima, digne héritière des poètes de légende que sont Ben Mohamed et Ben Hanafi.

C’est elle en effet qui a remporté le premier prix ‘’El Hadj El Mokhtar’’ décerné par le jury présidé par M. Hacène Halwane et composé de MM. A. Hamid, Aït Slimane Noredine, Salem Amrane et Djamel Laceb.

La lauréate, étudiante en médecine, a la poésie dans la peau. Elle n’est pas à sa première prouesse, puisqu’elle fut déjà primée dans de nombreux festivals de poésie notamment celui des Aït Djennad (Timizart), les journées poétiques Si Mohand Ou M’hand et celles dédiées à Youcef Oukaci. Parfaitement à l’aise dans sa déclamation, la jeune femme a proposé une poésie qui détonne par sa fraîcheur, son lyrisme et la beauté de ses métaphores.

Loin des sentiers battus, Dali Salima innove, ose, redonne sens aux mots, libère le verbe kabyle de la rigidité dans laquelle veulent le clouer certaines personnes et démontre ainsi que la langue chère à Mouloud Mammeri peut véhiculer avec bonheur les choses de la pensée, les thèmes abstraits et élever le verbe kabyle vers des sommets insoupçonnés.

La poésie coule de source chez la jeune Salima Dali, lui permettant de composer une poésie instantanée mais réfléchie. Elle aborde des thèmes universels avec une touche kabyle qui ravit et entraîne l’auditeur vers un monde de méditation et d’émerveillement. Dali nous rappelle que dire et bien dire en kabyle est possible. Elle nous confiera qu’elle est heureuse, elle, fille de la terre, d’être parmi les ciseleurs de mots (Seg at wakal gar ihadaden n wawal). Elle regrette que les organismes chargés de la culture kabyle ne donnent pas un prolongement à cette production kabyle en procédant à son évaluation scientifique et académique.

Elle cite en exemple la poésie d’Ahmed Khattabi qui mériterait à elle seule, dira-t-elle, plusieurs ouvrages. Les autres lauréats furent Salmi Moussa deuxième prix, Ahmed Khetabi troisième prix, Cheli Leila quatrième prix et enfin Sadi Kaci pour le cinquième prix. Soulignons par ailleurs que d’autres poètes ayant participé à la manifestation, en l’occurrence Boutibi Mahfoud de la région berbérophone de la wilaya de Chlef, Bouadji Abdenour et Azouz Abdelkader venus de Tipaza, ont reçu le prix d’encouragement du jury.

La soirée fut clôturée par un gala artistique animé par les chanteurs Hamid Aït Rzine et Ali Meziane. Rendez-vous est à présent donné au public pour les prochaines journées poétiques des Aït Ziki prévues pour le 5 août prochain, mais également et surtout pour la 12ème édition des journées poétiques Youcef Ou Kaci Et Si Mohand Ou Mhand qui sont prévues pour les 22 / 23 / 24 / 25 du mois d’août prochain également.

A. S Amazigh

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