En grève ouverte depuis lundi dernier, les travailleurs de l’EPH d’Aïn-Bessem, ont, finalement, gelé leur mouvement de protestation avant-hier, à la suite d’une réunion élargie, tenue durant la même journée et qui a regroupé les protestataires avec des délégués de la direction de la santé et de population (D.S.P) de la wilaya de Bouira.
D’après les représentants des travailleurs grévistes, les délégués de la DSP dépêchés sur les lieux de la protestation, se sont engagés à satisfaire l’ensemble des revendications soulevées par les travailleurs de l’établissement.
A commencer par le gel immédiat des décisions de mutations et de retenus de salaires effectués par le directeur et jugés arbitraires par les protestataires: «C’est à la suite d’une rencontre avec les représentants de la DSP, que nous avons décidé de mettre en veilleuse le mouvement de grève et de désinstaller la tente devant l’administration, et ce, en attendant la concrétisation des engagements tenus par ces derniers», nous dit Amin.L, représentant des grévistes. Selon notre interlocuteur, les décisions de mutations et de retenus de salaires ont déjà été annulés: «L’ensemble des infermières et des médecins sanctionnés d’une manière illégale et arbitraire, ont été déjà réintégrés dans leurs droits.
Les praticiens sanctionnés ont aussi revenus leurs postes respectifs et exercent actuellement, dans leurs postes habituels. Pour les deux anesthésistes, ainsi que l’ambulancier licenciés par ce directeur, ils seront bientôt réintégrés dans leurs postes via une décision ministérielle», ajoute notre interlocuteur. Les protestataires qui réclament toujours le départ du directeur de cet établissement, ainsi que la publication des résultats de l’enquête menée par le ministère de la Santé au mois de juin dernier, affirment attendre dans une décision imminente du ministre de la Santé à propos de cette revendication. «Le ministre de la Santé M. Boudiaf a déclaré récemment qu’un vaste mouvement des directeurs des hôpitaux sera prochainement opéré à l’échelle nationale. Ce mouvement concerne notamment les directeurs des hôpitaux, ayant exercé plus de 04 ans dans le même établissement.
C’est le cas pour notre établissement, qui a le même responsable depuis plus de 8 ans», affirme le même représentant des travailleurs, avant d’ajouter: «Nous revendiquons aussi, la publication des résultats de l’enquête du ministère, car nous sommes certains que ce directeur sera accablé dans plusieurs dossiers liés à sa gestion catastrophique, la dégradation des prestations de service, ainsi que la fuite en masse des médecins généralistes et spécialistes de cet hôpital, ce qui a largement pénalisé la population de notre région». Par ailleurs, les protestataires n’excluent pas la possibilité d’une grève de longue durée, si les responsables de la DSP de Bouira ne respectent pas leurs engagements tenus, lors de la récente réunion. «Notre mouvement est en phase de non-retour, nous restons sur nos positions. La revendication du départ de ce directeur est indiscutable et doit être satisfaite dans les prochains jours.
Dans le cas contraire, nous renouerons avec la grève ou la démission collective», affirme notre interlocuteur. Pour rappel, le mouvement de protestation des infirmiers, médecins et travailleurs de l’EPH d’Aïn-Bessem, dure depuis le mois de mai dernier, à la suite du licenciement de deux anesthésistes du bloc opératoire par le directeur de cet établissement. Un véritable bras de fer s’est vite enclenché entre les représentants des travailleurs, qui reprochent au directeur sa gestion «chaotique», ainsi que la multiplication des décisions abusives et arbitraires à l’encontre des travailleurs de l’hôpital. D’après les représentants des travailleurs grévistes, près de 120 employés de différents services ont déjà signé une pétition pour le départ dudit responsable. Pas moins de 25 présidents d’associations locales se sont solidarisés avec les protestataires, en adressant une requête au ministre de la Santé et au wali de Bouira, afin de réclamer le départ de ce directeur.
Au début du mois de juin dernier, deux commissions d’enquête, la première de la direction de la santé de la wilaya, la deuxième du ministère de la Santé ont été dépêchées sur les lieux à la demande du premier magistrat de la wilaya. Les résultats de ces deux enquêtes n’ont pas encore été rendus publics. A noter, par ailleurs que toutes nos tentatives, pour joindre le chef de cet établissement, sont restées vaines. D’après certains administrateurs, ce dernier est actuellement en période de congé annuel. «Le directeur est actuellement en congé un intérimaire a été nommé pour gérer les affaires courantes, mais il ne peut pas répondre à vos questions, car ce n’est pas de ses prérogatives», précise-t-on.
O.K

