Le nouveau numéro 10 de Montpellier, où il a signé pour quatre ans, ne veut pas se prendre la tête. À 25 ans, Ryad Boudebouz sait qu'il n'a pas eu la progression qu'on lui imaginait, mais il ne désespère pas de voir sa carrière décoller. Enfin.
Comment se sont passés les contacts avec Montpellier ?
C’est mon agent qui m’a appelé en me disant que Montpellier était intéressé et que ça pouvait se faire assez rapidement puisque les deux clubs avaient déjà parlé entre eux. Je lui ai tout de suite dit oui. J’ai vu le contrat et on est vite tombé d’accord.
En fin de saison dernière, vouliez-vous absolument partir ?
Je ne m’étais rien fixé. J’étais bien à Bastia mais j’avais aussi envie de découvrir autre chose, surtout qu’il ne me restait qu’un an de contrat. Je n’avais pas forcément envie de partir libre de Bastia après tout ce qu’ils avaient fait pour moi. J’ai donc dit à mon agent que s’il y avait une bonne proposition, il fallait passer à l’acte.
La priorité était-elle de rester en France ?
Non, pas forcément. Mais au début du mercato, je n’ai eu que des contacts en France. Je connais bien ce Championnat et je l’aime bien.
Ne voyez-vous pas là une stagnation dans votre carrière ?
Non, ce n’est pas frustrant. Il faut que je passe un cap au niveau des buts et des passes décisives, je pêche là-dessus. Je sais que je dois être meilleur et je sais que j’en ai les qualités, je me connais. Montpellier, c’est un nouveau défi, j’ai envie de faire encore mieux en espérant pouvoir passer ce palier qui me ferait énormément de bien personnellement. Je peux encore faire de belles choses dans la suite de ma carrière.
Mentalement, est-ce difficile de ne pas réussir à passer ce palier?
J’ai appris de certaines erreurs. J’ai encaissé pour repartir plus fort. Maintenant, je suis quelqu’un qui ne me pose pas trop de questions. Je vis au jour le jour, j’essaie de faire mon métier du mieux que je le peux. Je sais que je vais franchir ce cap si je continue à progresser.
De quelles erreurs parlez-vous ?
Quand on est jeune, on manque un peu d’hygiène de vie, on se dit que ce n’est pas si grave si on dort un peu plus tard. Mais en fait, avec l’âge, on comprend qu’il faut prendre soin de soi pour être bon sur le terrain.
Avez-vous des regrets dans la gestion de votre carrière ?
Franchement non, je suis fier de ce que j’ai pu faire, même si je sais que ça aurait pu être mieux.
Par exemple, diriez-vous que vous êtes resté trop longtemps à Sochaux ?
Oui, quand on finit cinquièmes et que je fais ma meilleure saison, j’aurai dû partir (NDLR : en 2010/11, il combine huit buts et sept passes décisives). Mais Marvin (Martin) est parti et le président (Jean-Claude Plessis) ne voulait pas nous voir partir tous les deux. Mais je ne regrette rien.
A-t-on été trop dur avec vous ?
Les critiques ne me font pas peur. Ça reste du foot, mais je ne suis pas quelqu’un qui calcule les gens. Je sais de quoi je suis capable. Si j’entends des choses, peu importe. Tous les jours, j’essaie d’être le meilleur et je sais que je vais y arriver si je travaille comme la saison dernière.
Cette saison à Bastia vous a-t-elle fait du bien ?
C’est celle qui m’a changé. J’ai passé un palier à la fois dans ma tête et au niveau de mon jeu (NDLR : 5 buts et 2 passes décisives en 2014/15). Je pense que j’ai été beaucoup plus collectif l’année dernière que pendant toutes les saisons précédentes où j’ai joué au foot. J’ai mûri et Bastia m’a beaucoup aidé pour ça. Ç’a été une superbe expérience humaine. Ce club a une mauvaise image alors que ce sont des gens très accueillants. C’est là-bas que je me suis senti le mieux sur un terrain.
Que vous manque-t-il pour arriver à être meilleur ?
Des stats, tout simplement. Pour un milieu offensif ou un attaquant, c’est le plus important. Je sais que je peux être capable d’en faire. Mais à chaque fois, je veux faire une dernière passe alors que je peux frapper et marquer : c’est parfois ce qui fait défaut dans mon jeu. Il me manque du sang froid. Il faut que je sois plus lucide dans le match et que je pense de temps en temps à marquer.
Montpellier est le bon endroit pour vous affirmer ?
Je le pense sincèrement. Quand je vois les partenaires que j’ai autour de moi avec un bon staff : c’est un club qui est bon pour mon avenir.
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