Il est venu hier, rencontrer à la fois et de nouveau la presse algérienne ainsi que présenter son livre inédit Algérie un deuil impossible, au quotidien national d’information El Watan.Maurice Tarik Maschino, cet intellectuel et journaliste engagé, raconte et commente à travers cet écrit, son passé lointain, son actuel et son futur rapport à son pays de cœur, l’Algérie. L’intellectuel, auteur de nombreux ouvrages, journaliste et spécialiste dans les enquêtes de la question algérienne, revient à son pays pour la première fois après 1971, en 2002. Maschino était venu pour effectuer une enquête journalistique pour Le Monde diplomatique, pour lequel il travaille. Cette fois-ci, nous renseigne t-il, il y retourne pour passer quelques jours de vacances auprès de ses proches. Sans s’y attendre, il nous informe, également que la publication de son dernier ouvrage en Algérie n’était pas programmée. »El Watan a saisi l’occasion de mon séjour en Algérie pour me proposer la publication de l’Algérie un deuil impossible et cela m’enchantait. Je vous informe que cet écrit était interdit de publication en France ».Maurice Tarik Maschino a parlé dans une allocution avant de céder la parole à la presse, de son attachement à l’Algérie, de la liberté d’expression de la presse dans ce pays et en France, de l’état du secteur éducatif et pédagogique actuel français et algérien. »Mon attachement à l’Algérie a de nombreuses explications. Je suis de père italien et de mère russe. Je suis né en France mais vécu auprès de ma famille maternelle dans des traditions et de coutumes russes. Je vous informe que les russes ont le même mode de vie et le même tempérament que les Algériens et c’est ce qui m’a permis de m’adapter facilement à leur vie », dit-il. A l’âge de 19 ans, Maschino fuit le service militaire français pour échapper au système colonial et ne pas participer, même si c’est involontairement, contre la guerre de libération nationale. Il part au Maroc où il rejoint le FLN à l’âge de 19 ans. Dans ce pays, il est poursuivi partout par l’armée française. Les militants de la cause algérienne l’aident à quitter ce territoire pour se rendre en Tunisie où il se bat avec ses idées intellectuelles à sensibiliser des opinions. Ce n’est qu’on 1963, après l’indépendance de l’Algérie que Maschino entre pour la première fois en Algérie et épouse une algérienne. A cette même année, il reçoit la nationalité algérienne.L’invité d’El Watan sort un peu de son autobiographie pour nous parler en tant que professionnel de l’information pour attirer notre œil sur quelques points d’actualités liées à ceux du passé. « Si l’on aborde l’autocensure dans la presse algérienne nous pouvons dire que cela existe uniquement quand ça touche la politique du pays. Cela se passe ainsi en France, sauf que dans ce pays l’autocensure s’applique quand nous touchons à l’économie du pays », signale t-il, avant d’enchaîner pour dire que » l’Algérie est une caricature de la France ».Quand on évoque le sujet du système pédagogique en France, il dira aussi qu’il n’y a plus d’intellectuels en France. « Si l’on fait une comparaison de l’état du système pédagogique algérien et celui de la France, nous remarquons qu’il n’ y a pas une grande différence ».Maschino prévoit peut-être de donner, s’il y aurait des propositions, des formations pour des journalistes, des cours et conférences aux étudiants afin de participer à former cette nouvelle génération.
Fazila Boulahbal