Le cimetière populaire saturé

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La ville de Seddouk ne cesse de s’agrandir sur le plan habitat avec la création de plus de sept cités urbaines érigées aux quatre coins et qui entourent l’ancienne ville comme une bague au doigt.

Cela a impliqué une augmentation de la population qui a été multipliée par dix, voire plus, depuis l’indépendance à nos jours.

Ce qui est navrant, c’est qu’elle possède un seul cimetière musulman qui date de l’ère coloniale et qui est arrivé à saturation aujourd’hui. Outre son mauvais entretien avec la clôture arrachée à certains endroits et le portail ouvert, il affiche complet au point où il ne reste plus d’espace pour les enterrements futurs. L’APC de 2006 a entrepris des démarches pour la création d’un nouveau cimetière dans un endroit pas loin de l’ancien cimetière. Dix ans plus tard, le projet patine. Seddouk est l’une des communes qui a le plus de foncier domanial dans la wilaya de Béjaïa.

Aujourd’hui, la création d’un deuxième cimetière est devenue une urgence du fait que les citadins sont condamnés à adopter l’application en cours d’usage dans les villages, qui, par faute de foncier, reviennent sur les anciennes tombent séculaires pour enterrer les nouveaux morts. Cette pratique a conduit par là même ces villageois à interdire les constructions de tombes pour laisser la latitude aux générations futures d’utiliser une telle procédure devenue, par la force des choses, coutumière. L’ignorance des vivants est avérée du fait qu’ils construisent des châteaux sur terre pour vivre, mais ils ne pensent pas à un logis éternel dans un cimetière quand ils rejoindront l’au-delà.

L. Beddar

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