«On ne peut plus respirer. Il fait très chaud dans nos appartements. Vraiment, c'est une véritable fournaise», lancera la première personne accostée devant la cité des 60 LSP sise sur la RN 68, à la sortie de la ville en allant vers Tizi-Gheniff.
Ce citoyen, désemparé cherchait à rétablir le courant électrique dans son logement alors que la température indiquait déjà 40° degrés à l’ombre. « Tout à coup, tous les appareils sont éteints », ajoutera-t-il. Et de nous montrer tous ces câbles qui meublent cet espace depuis maintenant quatre ans, prouvant que le quartier est alimenté en courant électrique de manière aléatoire et illicite. « Je suis ici pour la troisième année. On a eu des dizaines de promesses et autant de réunions avec les responsables, en vain », dira-t-il. Cette cité est dépourvue d’électricité même si le câblage a été déjà réalisé et la niche pour le transformateur construite. L’entreprise réalisatrice de ces logements allait achever cette commodité.
Du coup, une entreprise qui commençait à terrasser le terrain en contrebas pour la réalisation d’une polyclinique a causé un glissement. Celui-ci a alors endommagé le premier ouvrage. Au début, même certains blocs étaient menacés. Dieu merci, il n’y a pas eu de dégâts. Depuis, nous avions frappé à toutes les portes. En guise de solution, nous n’avons eu que des promesses », ajoutera notre premier interlocuteur. Les acquéreurs de ces logements continuent à souffrir de ce manque. « Nous avons fait appel à des voisins. Mais, avec ces fortes chaleurs, il y a toujours des baisses de tension. Même nos réfrigérateurs ne fonctionnent plus. Nous jetons toute la nourriture qui nous reste. Si l’on met en marche ne serait-ce qu’un ventilateur, tout va s’arrêter. Ni télévision, ni lumière. N’est-ce pas une arnaque? Quatre ans, sans électricité », nous interrogera un autre intervenant. En plus de cela, d’autres évoquent le problème des ralentisseurs.
« Nos enfants sont en danger. Ils ne peuvent plus traverser la route depuis que celle-ci a été bitumée en tapis. Et pourtant, elle a été sécurisée depuis des années avec des dos d’ânes », s’élèvera une autre voix. Effectivement, le danger sur cet axe routier est latent bien que déjà au début des années 2000, une fillette ait été écrasée par un véhicule à cet endroit précis.
Amar Ouramdane
