Le bout du tunnel n’est pas pour demain

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La commune de Souk El Tenine, relevant de la daïra de Maâtkas, à 25 kilomètres au Sud de Tizi-Ouzou, n’est pas prête de sortir la tête de l’eau.

Les manques sont nombreux à travers tout le territoire de la municipalité. L’espoir suscité après les élections locales de décembre 2012 qui ont plébiscité les candidats du RCD avec une majorité partielle, n’a pas fait long feu. Les années passent et se ressemblent. La roue du développement est toujours grippée et le cadre de vie de la population n’a pas évolué d’un iota. À commencer par le chef-lieu qui même après avoir bénéficié d’un projet d’aménagement urbain (un projet remontant à 2007), l’anarchie et la saturation de la circulation sont toujours d’actualité. Pourtant, au début, des mesures ont été prises pour remettre de l’ordre dans la ville, chose que nous avons signalée sur ces mêmes colonnes. Mais après quelques mois, c’est malheureusement le retour à la case départ.

Les stationnements anarchiques sont toujours tolérés. Le squat des trottoirs par les commerçants est revenu au galop. Pire encore, les marchands ambulants refusent de rejoindre le nouveau marché de proximité conçu essentiellement pour faire reculer l’informel et libérer la route. Les nombreuses stations de fourgons et de taxi ne sont pas encore délocalisées vers la périphérie comme prévu. Le plan de circulation n’est pas encore appliqué. Ajouter à cela l’insalubrité qui caractérise le chef-lieu. C’est dire qu’aucune évolution n’est à signaler, au grand dam des habitants et des usagers.

Le gaz naturel se fait toujours attendre

Le gaz naturel n’y est toujours pas disponible et même au niveau de la commune voisine de Maâtkas. Pourtant les travaux de raccordement au réseau ont été lancés depuis plusieurs années et sont achevés au niveau du chef-lieu et de certains villages. Mais, les villageois d’Agouni Bouffal et d’Ait Izid, exclus du projet, se sont opposés au passage du gazoduc sur leurs terres. Ils ont exigé d’en bénéficier pour permettre le passage de ladite conduite. Des mesures ont été prises et les deux villages furent inscrits pour bénéficier de cette commodité. Toutefois, les travaux perdurent depuis plus de 3ans. Les autorités de wilaya, de daïra et de commune ainsi que la direction des mines et de l’énergie, ont fait des mains et des pieds pour ramener les villageois à de meilleurs sentiments, en vain. Le temps leur a malheureusement donné raison. Les travaux traînent en longueur, prenant en otage l’ensemble de la daïra de Maâtkas.

Concernant le réseau routier, il est dégradé dans plusieurs villages. Il n’y a qu’à voire l’état de la chaussée au niveau d’Agouni Bouffal, d’Ait Izid et au chef-lieu en allant vers Ighil Boulkadi pour en apercevoir. «Les travaux de gaz et d’assainissement sont venus à bout de l’asphalte. Nous n’avons pas le gaz et l’état de la route est dégradé», regrettera un villageois d’Ighil Boulkadi. Aussi, l’alimentation en eau potable est perturbée. Au chef-lieu comme au douar de sidi Ali Moussa, l’eau se fait rare. Paradoxalement, les fuites survenues sur le réseau de l’AEP sont nombreuses. Concernant le projet de la fibre optique, les travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois.

Les sportifs de l’IRBSET appellent au secours !

Dans une lettre adressée aux autorités locales, dont une copie nous a été remise, les responsables de la section football lacent un SOS de détresse à l’adresse de l’APC et de la daïra. «Notre club se trouve dans une situation désastreuse. Le risque de disparition de ce club se dessine», écrivent les rédacteurs avant d’énumérer quelques unes des causes. Ils citent l’insuffisance de la subvention, la fermeture du stade communal rendant le club SDF. Une aire réservée au projet de l’hôpital dont les travaux ne sont pas encore lancés, faut-il le rappeler. «La construction d’un nouveau stade à Ighil Ouménchar est notre salut. Seulement, vos services n’ont pas entrepris les démarches nécessaires pour concrétiser notre rêve.

Nous vous demandons de procéder à l’application de vos engagements tenus dans les différentes réunions», écrivent les rédacteurs de la missive, s’adressant au premier magistrat de la commune. Pour revenir au secteur de la santé publique, il faut dire que l’état des lieux est loin d’être acceptable. La seule polyclinique sise au chef-lieu est à moitié paralysée par des travaux de réhabilitation décidés par la direction de la santé publique (DSP) et l’APW de Tizi Ouzou, depuis plus d’une année. Les travaux sont, à présent, à l’arrêt. Le DSP s’est déplacé au courant de la semaine passée au niveau de la polyclinique suite à l’interpellation par L’APW de Tizi Ouzou, en vue de relancer les travaux. Les 3 unités de soins d’Agouni Bouffal, de Tighilt Mahmoud et de Sidi Ali Moussa sont sous-équipées en moyens humains et matériels, elles ne prodiguent que des soins élémentaires.

Ajouter à cela, l’agonie du secteur de la culture, où aucune maison des jeunes n’est disponible. Même l’ex-siège de l’APC qui faisait office de foyer de jeunes avant 2012 est transformé en maison des associations communales. Pour ce qui est du projet de la bibliothèque communale datant de 2007, les travaux sont toujours au stade des gros œuvres. C’est dire qu’à Souk El Tenine, le bout du tunnel n’est pas pour demain.

Hocine T.

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