Rififi chez les handicapés

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Plusieurs dizaines de personnes souffrant d’un handicap moteur ou mental, au niveau de la wilaya de Bouira, interpellent les pouvoirs publics sur leur situation qu’ils jugent catastrophique et précaire.

Fait marquant de cette action, ces handicapés ont manifesté leur mécontentement non à travers leur propre association qu’ils accusent ouvertement de «défaillance», mais plutôt à travers «l’association algérienne pour la sauvegarde du patrimoine et de l’environnement», présidée par M. Djaffar Khodja.

Ce dernier, que nous avons reçu hier au siège de notre rédaction, a expliqué que son association «ratisse large et ne pouvait rester insensible au cri de détresse de ces personnes qui nous ont approchés». Ainsi donc et dans une requête portant la griffe de cette association accompagnée d’une pétition signée par pas moins d’une centaine de handicapés de la wilaya de Bouira, cette frange de la société lance un véritable SOS aux autorités concernées, à leur tête Mme la ministre de la Solidarité nationale.

«La catégorie des handicapés à l’échelle de la wilaya de Bouira est marginalisée et n’a reçu aucune aide de la part des pouvoirs publics et ce, en dépit de nos nombreuses requêtes et autres missives adressées aux autorités concernées», peut-on lire dans la requête, dont une copie nous a été remise. Un peu plus loin dans le même document, les signataires de la pétition énumèrent quelques-unes des carences dont souffrent ces handicapés, telles que la prime qui leur est octroyée, jugée «très insuffisante», à peine 4000 DA/ mois, les aides d’accès aux logements sociaux, l’aide à l’emploi, etc. Cependant, le point essentiel selon M. Noureddine Chdali, l’un des rédacteurs de ce document, réside nans le fait que l’association des handicapés de la wilaya de Bouira, présidée par Mme Naima Lorfi, ne ferait pas convenablement son travail.

«Cette pseudo-association ne fait absolument rien pour nous ! Elle active en notre nom, elle reçoit des aides qui doivent nous être reversées, mais hélas, les handicapés de Bouira ne voient rien venir. Ils constatent uniquement que le situation va de mal en pis», nous a-t-il affirmé. D’ailleurs et selon notre interlocuteur, la présidente de l’association refuse de tenir une AG élective. «Nous avons à maintes reprises interpelé le wali, la directrice de l’action sociale, mais en vain. Cette dame ne veut rien lâcher et elle continue à s’accaparer notre association à son unique profit», a-t-il encore accusé.

«Ces gens ne sont pas des adhérents !»

Dans le but d’en savoir plus sur le sujet, nous avons pris attache avec Mme Naima Lorfi, la présidente de l’association des handicapés de la wilaya de Bouira. Notre interlocutrice a d’emblée rejeté en bloc les accusations à son encontre : «Notre association travaille dans la légalité la plus parfaite et nous avons obtenu notre agrément il y a de cela plus d’une année.

Elle a d’ailleurs été félicitée par Mme la ministre de la Solidarité lors de son dernier passage à Bouira», a-t-elle indiqué. Dans la foulée, Mme Lorfi, accusera à son tour les auteurs de cette requête d’être «des étrangers à son association». «Comment peuvent-ils réclamer la tenue d’une AG élective, alors qu’ils ne sont même pas membres de notre association», s’est-elle interrogée.

Et d’enchainer : «Ces gens-là veulent s’accaparer notre association. Mais une chose est certaine, nous ne les laisserons pas faire et nous userons de tous les recours, afin que l’opinion publique sache de quoi il retourne». Interrogée à propos du siège de son association, lequel est fermé depuis plusieurs mois, notre interlocutrice nous apprendra : «Nous avons saisi la DAS ainsi que le wali de Bouira et nous espérons prochainement avoir de nouveaux locaux».

Ramdane B.

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