Des urinoirs à ciel ouvert

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Tout comme de nombreuses villes de la wilaya, Tizi-Gheniff manque de toilettes publiques. Aussi, de nombreux endroits, notamment ceux situés tout près du marché ou des stations de taxis ou de fourgons, sont transformés en sanitaires de fortune. En effet, ce sont des urinoirs à ciel ouvert. À titre d’exemple, au niveau de l’espace jouxtant l’arrêt des fourgons vers les Issers, les passants devront se boucher le nez afin d’éviter d’inhaler les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent. Devant la rareté de l’eau, certains gérants de cafés ferment carrément les portes de leurs sanitaires.

Devant l’ampleur que prend ce phénomène, les autorités sont interpellées, à plus d’un titre, à procéder à la réalisation de sanitaires, car ce sont elles qui devront veiller à la santé et l’hygiène publiques. « À l’époque coloniale, il y avait des cabinets d’aisance partout. Je vous citerai celui situé à proximité de la mairie. Plus de cinquante ans après, nous constatons une régression totale. Même les toilettes existantes sont squattées et ont changé de fonction », constatera un marchand de fruits et légumes. Et de continuer: « Il est peut-être temps que nos responsables pensent à lutter contre ces comportements en plaçant des toilettes dans les endroits les plus fréquentés. Leur gestion sera confiée à des jeunes ou à des handicapés. Par exemple, à Tizi-Ouzou, il existe de tels endroits. Moyennant dix à quinze dinars, le passant ou le voyageur pourra accomplir ce besoin biologique à l’abri des regards et dans une intimité la plus discrète », ajoutera la même personne.

D’ailleurs, à Tizi-Gheniff, même les femmes et les personnes âgées ne trouvent pas ces endroits, tout comme les hommes. « Je viens d’Alger. J’ai fait plus de cent kilomètres et comme je suis diabétique, je ne peux pas tenir longtemps sans uriner. Ma vessie me fait mal », nous dira ce septuagénaire qui nous demandait où se trouvait les toilettes publiques. Ce manque se fait sentir dans plusieurs localités. Des Ouadhias jusqu’à Tizi-Gheniff en passant par Boghni et Draâ El-Mizan, il n’y a presque aucune toilette publique, ni gratuite ni payante. Cela interpelle les autorités à en ériger dans leurs villes respectives. Tout d’abord, c’est pour mettre à l’aise toutes ces personnes souffrant de maladies provoquant chez elles le besoin d’uriner d’une part, et de lutter contre l’insalubrité publique notamment durant ces journées caniculaires, d’autre part. À bon entendeur, salut !

A. O.

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