Sale temps pour les propriétaires de silos à ciment qui activaient dans la vallée de la Soummam! Activaient ? Oui, parce qu'aujourd'hui, ces exploitants ont mis, tous, la clé sous le paillasson à cause d'une concurrence qu'ils jugent "déloyale" de la part des importateurs du ciment, lesquels ont pignon sur rue.
Leur activité se trouve complètement à l’arrêt depuis quelques mois, car, d’après l’un des exploitants, ancien dans le domaine de surcroît, « le ciment d’importation a fini par avoir raison de notre activité. Nous vendions le ciment en vrac à raison de 950 DA le quintal. Mais les gens, les auto-constructeurs notamment, préféraient s’approvisionner en ciment emballé et sorti directement d’usine en le payant 1 000 DA le quintal! C’est dire que les gens préfèrent acheter le ciment d’importation ensaché en rajoutant quelques dinars en plus, que de venir le faire chez nous même avec 50 DA de moins pour chaque quintal vendu en vrac! », nous dit amèrement ce propriétaire d’un silo de ciment, qui activait à la sortie Est du village Amirouche, dans la commune d’Akbou. Et de poursuivre dans le même sens: «Maintenant, je me trouve complètement au chômage à cause de cette situation.
Mes recettes ont chuté vertigineusement pour atteindre quelques milliers de dinars par mois! J’ai dû me résoudre à l’amère conclusion de fermer boutique à contrecœur, car je travaillais vraiment à perte! Aujourd’hui, je suis demandeur d’emploi, d’autant plus que je suis marié », fait savoir, la gorge nouée par l’émotion, notre interlocuteur. Comme notre vis-à-vis, jeune chef de famille de 40 ans, ils sont nombreux ses collègues qui activaient dans le même créneau, et qui ont vu le monde s’écrouler devant leurs yeux, sans pour autant pouvoir faire quelque chose pour stopper la « fuite » de leur clientèle vers d’autre fournisseurs, sans silos cette fois-ci. Ce constat amer pour les exploitants de ciment en vrac, nous l’avons constaté de visu d’Akbou à Tazmalt en passant par les villages d’Amirouche, Allaghane, La ferme Hamimi, Ichikar, etc. Tous les silos à ciment, situés à proximité de la RN26, sont inopérants.
Néanmoins, il y a lieu de soulever dans tout cela, le caractère pernicieux de cette activité en plein air, soumise, pourtant, à un cahier des charges draconien avec, en prime, l’enquête préalable d’impact sur l’environnement et les humains. C’est triste de le dire, mais ces mastodontes cylindriques répandaient, du temps où ils étaient exploités, des écrans épais de poussière qui tapissaient les alentours, se déposaient sur les arbres fruitiers, en particulier les oliviers,… L’atmosphère immédiate était complètement polluée, et beaucoup de riverains, qui ont saisi maintes fois les différentes autorités à cause de la pollution, n’avaient jamais eu gain de cause!
Syphax Y.