Tizi-Gheniff ville morte hier

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Encore une fois, la coordination des comités de villages de Tizi-Gheniff a appelé la population locale à geler toute activité et faire du chef-lieu une ville morte, durant la journée d’hier dimanche.

Ainsi et dès le début de la matinée, hormis la station service Naftal, tous les commerces ont suivi le mot d’ordre de grève. Les boulangeries ont juste vendu le pain du matin. Saisissant l’opportunité du bras de fer qui oppose depuis un certain temps les commerçants installés au niveau du marché de la ville avec les autorités locales, la coordination des comités de villages de Tizi-Gheniff, qui n’a jamais été en odeur de sainteté auprès de la nouvelle APC, a donc rompu le silence observé depuis la dernière visite de l’ex-wali de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi, à Tizi-Gheniff, le 28 octobre dernier, où il avait eu à rencontré non seulement les membres de ladite coordination mais également toute la société civile de la daïra.

Le wali avait à cette occasion pris de nombreuses décisions. Selon une déclaration rendue publique dans la soirée de vendredi dernier et placardée à travers tout le chef-lieu et dans tous les villages, la coordination des comités de villages de Tizi-gheniff apporte son soutien indéfectible aux marchands de fruits et légumes du marché de la localité qui, selon les signataires, ne cessent d’être harcelés, sans qu’aucune solution ne leur soit proposée ni par le chef de la daïra ni par le chef de l’exécutif communal.

Alors que, dans sa réaction à cette déclaration, l’exécutif communal affirme que les portes du siège de l’APC sont ouvertes à tous les administrés sans aucune discrimination et qu’un dialogue sain et serein leur est proposé les membres de la coordination, quant à eux, soutiennent tout le contraire. «Le maire et son exécutif, fidèles à leurs tendances, à leurs comportements et à leurs agissements machiavéliques, poussent à la rupture du dialogue et ne font aucune proposition», lit-on, entre autres, dans la déclaration.

Les explications des autorités locales

De leur côté les membres de l’exécutif communal, rencontrés au siège de l’APC, autour de M. Mourad Zidane qui assure l’intérim, demeurent confiants en leur mission et leur travail qu’ils affirment accomplir en toute conscience au service de leurs administrés qui leur ont donné leur confiance. «Nous, membres de l’exécutif communal de Tzi-Gheniff, malgré toutes les difficultés que nous rencontrons dans notre mission, nous restons fidèles à nos engagements de servir notre population malgré tous les aléas. En notre âme et conscience, nous nous fixons comme objectif de bien servir nos concitoyens et notre commune tout en les invitant à distinguer le vrai du faux.

Il est de notre devoir de les mettre en garde contre certaines forces du mal qui essaient de plonger notre commune dans l’instabilité et le désordre sous des prétextes infondés, en usant des mensonges auxquels ils se sont habitués afin de servir leurs propres intérêts qu’ils sentent menacés», nous déclarent nos interlocuteurs. Dans sa déclaration, la coordination des comités de villages revient sur ses principales revendications, en rappelant la dernière réunion avec le wali de Tizi-Ouzou au siège de la daïra. Les signataires demandent où en sont les projets de la station d’épuration de D’Hous, de la fibre optique, des tribunes du stade, du centre culturel, la seconde tranche de l’aménagement urbain, la gare routière et l’éclairage public.

Ils exigent également la transparence dans l’octroi des marchés. «Où sont les projets promis et qui figurent dans le PV de réunion signé et cacheté par toutes les parties présentes ?», s’interrogent encore les signataires. Par ailleurs et en ce qui concerne les 36 commerçants inscrits sur la liste des bénéficiaires des nouveaux locaux prévus sur le site de l’ancien marché les membres de la coordination affirment que seuls 18 sont de vrais commerçants et que les autres ne sont que des «trabendistes» qu’on veut légitimer.

Quant aux vendeurs de fruits et légumes du marché de Tizi-Gheniff, ceux-ci demandent l’arrêt des harcèlements dont ils seraient victimes, notamment de la part des brigades de contrôle qui leur infligent des amendes pénalisantes pour des infractions causées par les coupures répétitives d’électricité. Ils affirment que le seul responsable c’est la SONELGAZ, celle-ci n’ayant réalisé jusqu’à ce jour aucun poste de transformation pour l’amélioration de ses services. Pour leur part, les élus locaux avec qui nous avons eu un entretien ont tenu à préciser qu’au niveau du marché il s’agit bel et bien d’un projet de 72 locaux à réaliser et non de 36 et que les commerçants ne tiennent pas à voir sa concrétisation pour des motifs bien évidents de peur de la concurrence. Par ailleurs, au cours de notre présence dans le chef-lieu, plusieurs citoyens sont venus à notre rencontre pour nous confier leurs sentiments en ce qui concerne cette action de ville morte.

Beaucoup d’entre eux y voient une action positive et espèrent que le nouveau wali, M. Brahim Mered, fera sa première sortie à Tizi-Gheniff. «Nous invitons le nouveau wali à nous rendre visite comme nous avons eu à accueillir avec beaucoup de plaisir son prédécesseur, M. Abdelkader Bouazghi, qui nous a vraiment laissé une bonne impression lors de la longue réunion que nous avons eue avec lui», nous déclare ce membre d’une association locale qui a tenu à rendre un grand hommage à M. Bouazghi.

Essaid Mouas

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