l Les Kabyles de la banlieue parisienne, St-Denis, ont décidé de prendre le taureau par les cornes en s’organisant dans une association à travers laquelle ils pourront rester attachés à leurs origines berbères et s’intégrer dans la société française sans avoir le complexe des «banlieusards».C’est ce qui est ressorti à l’occasion de la célébration de Yennayer, dimanche dernier, à la Bourse de travail à St-Denis, où il a été proclamé la naissance de l’association culturelle «Les sources», par son président, M. Djilali Ould-Braham.«Au moment où on évoque le choc des civilisations qui entraîne dans son sillage la résurgence des vieux démons comme l’inquisition, le repli sur soi, la haine de l’autre, le nihilisme et les conflits génocidaires…. A quel bonheur pourrait prétendre une communauté comme la notre, exposée au déracinement en France et persécutée en Algérie si nous choisissons le mutisme, l’oubli et l’immobilisme ?», dira en substance, M. Ould-Braham. L’orateur, évoquant ces sensibilités qui rongent la communauté immigrée établie en France, insista sur l’impérative préservation de la parcelle qui lie les deux rives de la Méditerranée et contribue à l’émancipation libératrice à laquelle aspire grandement notre communauté. C’est pourquoi l’association «Les sources» a intégré dans son plan d’action 2006 sa participation au référendum initié par la mairie de St-Denis sur le vote des étrangers non communautaires. «Les sources» a également prévu pour cette année de faire rassembler les Kabyles de France en général, et ceux de St-Denis en particulier, autour des festivités commémoratives, en relation avec les origines berbères. Ainsi, il sera rendu hommage à Mouloud Mammeri le 25 février, la célébration du 26e anniversaire du Printemps berbère, le 24 avril et l’organisation, en collaboration avec l’association «Tiliwa» d’Aït Hichem, la 8e édition de la fête du tapis.Les objectifs tracés par cette association selon son président sont, entre autres, la sauvegarde et la promotion du patrimoine berbère, la promotion par une aide concrète du patrimoine artisanal algérien en général et le tapis d’Aït Hichem en particulier.M. Ould-Braham, a tenu à préciser que sa structure culturelle, «Les sources», avait déjà activé sur le terrain, à St-Denis, en organisant une exposition de tapis d’Aït Hichem ainsi qu’une projection vidéo sur le métier à tisser.L’association qui est régie par la loi de 1901, est dotée d’un conseil d’administration et a reçu la visite du maire adjoint, M. Abdelmadjid Wanasse, chargé de la vie associative à la mairie de St-Denis, comme pour donner du tonus à ses membres.M. Ould-Braham évoque, par ailleurs, dans la proclamation de la naissance de son association, des motivations sincères et communautaires qui l’ont guidé à initier ce projet, «Les sources»
M.A.T