Une décharge publique gênante

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Les usagers de la route de Lourika vers M'Kira, à la sortie de la ville de Tizi-Gheniff en passant par Tahachat, doivent se boucher le nez en raison des odeurs nauséabondes, qui se dégagent aussi bien de l'abattoir communal que de la décharge publique improvisée.

«Pourtant, nous avons à maintes reprises attiré l’attention des autorités au sujet de cet abattoir, qui empoisonne la vie aussi bien aux riverains qu’aux patients de la polyclinique. Dans les pays qui se respectent, ce genre d’abattoirs sont construits en dehors de l’agglomération», nous dira un membre de la coordination des comités de villages de la commune. Et un autre de s’interroger: «mais, qui se soucie de la santé publique?». A quelques encablures de là c’est un gigantesque dépotoir, qui grossit de jour en jour et qui saute aux yeux des usagers de cette route. «Au début, des passants jetaient des sachets d’ordures. Et comme personne ne s’était intervenue, tout le monde fait la même chose, maintenant. On a vu des commerçants déposer des cageots de légumes et de fruits pourris dans cet endroit. D’ici, une année à deux, ce sera une grande décharge», dira cet ex élu à l’APW. Et de poursuivre: «même si les états généraux sur l’environnement, organisés en octobre 2013, ont donné des recommandations à ce sujet, force est de constater qu’aucune directive n’est respectée. Ce n’est pas une journée de sensibilisation qui va changer des comportements adoptés par des personnes, dès leur jeune âge. N’est-il pas temps de sanctionner tous ces contrevenants aux lois?». Pour un responsable local, beaucoup d’argent a été dépensé pour lutter contre ce phénomène, tels, la mise en place des bacs à ordures dans les villages ainsi que le ramassage quotidien d’ordures sans pour autant réduire ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. «Pour cette décharge, je vous dirai que ce ne sont pas les riverains qui l’ont initiée, mais ceux sont surtout les usagers de cette route», répondra une autre source proche de l’APC. Et d’ajouter: «ni les plaques interdisant de décharger ces immondices dans ces endroits ni encore moins les appels lancés par le service d’hygiène communal n’ont pu régler le problème. On ne sait pas, maintenant, s’il faut placer un gendarme derrière chaque citoyen pour seulement combattre cet état de fait. C’est l’incivisme qui enfle ce phénomène. Je crois qu’il est temps de prévoir des brigades spéciales, qui s’occuperont de la protection de l’environnement, sinon nous irons vers une véritable catastrophe écologique, lorsqu’on sait que la démographie a repris de plus belle dans notre pays». Ce responsable n’a pas tort de raisonner de la sorte car, au rythme de la prolifération de telles décharges, même au milieu d’espaces fortement boisés, les immondices dépasseront les espaces verts et les espaces propres.

Amar Ouramdane

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