Affrontement entre villageois et plusieurs blessés recensés

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Des villageois en sont arrivés aux mains. Un affrontement entre les deux parties a causé près d’une dizaine de blessés plus ou moins graves. Le pire a été évité grâce à l’intervention de quelques sages de la région qui ont pu contenir les débordements dont les conséquences auraient été dramatiques.

La sonnette d’alarme a été pourtant tirée, la semaine passée, à la suite des actes de sabotage dont a fait l’objet le chantier de construction de cette mosquée. L’association religieuse qui a initié ce projet faisant fi de l’opposition du comité de village n’a fait que suspendre les travaux après “l’attaque” de son chantier. Celle-ci est revenue à la charge vendredi en tentant de relancer le projet. Ce qui a irrité les autres villageois. Sur place, les affrontements ont éclaté. Plusieurs blessés des deux camps ont été dénombrés. Des affrontements que l’opinion publique locale condamne énérgiquement. “Cela n’a vraiment pas de sens. C’est même honteux. On se bagarre entre frères et habitants d’un même village à propos d’un projet !” nous dit un villageois de la région. Du côté d’Aghrib, on parle en fait d’un conflit politique opposant deux tendances “extrémistes”. Quoi qu’il en soit, l’intervention de l’Etat est fortement souhaitée pour mettre fin à ce litige, un litige qui ne date pas d’hier. Le conflit couve au sein du village depuis plusieurs mois déjà. D’un côté, le comité de village voudrait construire la nouvelle mosquée sur le site de l’ancienne bâtisse de ce lieu de culte et de l’autre l’association religieuse voudrait implanter le projet ailleurs, sur une autre assiette. Les deux parties ont lancé les travaux après avoir obtenu le permis de construire. Qui gère quoi ? C’est la question que se posent les habitants. Si on revient aux traditions de gestion au niveau des villages en Kabylie, le comité de village a le dernier mot. Dans l’état actuel des choses, une association a son agrément et peut donc entreprendre des démarches qu’elle juge utile. Du coup on risque de se retrouver avec deux “chefs” à la tête d’un même navire. Comme disait feu Matoub dans une de ses chansons, un navire commandé par plus d’un commandant n’est pas sûr d’atteindre le bon port. C’est ce qui se produit actuellement à Aghrib. Plusieurs autres villages doivent se retrouver dans la même situation. Au village Aït Ouchene, dans la même commune d’Aghrib, la construction d’une nouvelle mosquée ne voit pas le jour à cause justement d’un conflit opposant le comité de village à l’association religieuse locale sur le lieu de son implantation.

Le village Aït Ouchene à la merci d’un conflit identique

C’est dire que ce qui se passe à Aghrib est loin de constituer un cas isolé en Kabylie. Une Kabylie qui perd coup sur coup ses constantes et pratiques héritées pourtant de génération en génération. Une crise qui ne dit pas son nom couve dans le village Aït Ouchene qui continue malgré lui à prier dans l’ancienne mosquée dont la bâtisse risque de s’effondrer. L’implantation d’une nouvelle mosquée se fait sentir. Mais le lieu de sa construction pose problème. Conséquence : pas de nouvelle mosquée jusqu’à nouvel ordre. Aït Ouchène préfère se confiner que de faire une mascarade comme le voisin Aghrib.

M. O. B.

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